Conseil municipal du jeudi 2 octobre 2008

Approbation d’un marché de réservation de 45 berceaux dans une structure privée d’accueil collectif de la petite enfance sise 1 rue du Clos Munier.

 

Cette délibération est à mettre en regard de la délibération 40 qui apporte, elle, une justification à la contractualisation avec une entreprise privée : « compte tenu des difficultés de recrutement du personnel dans les crèches municipales, la commune a souhaité, en 2005, que la gestion de la crèche soit confiée au privé ».

Vous allez me dire : les demandes de places en crèche sont très nombreuses, nous n’arrivons pas à y répondre. Une telle proposition ne peut donc pas se refuser. Mais la solution que vous proposez est devenue la norme depuis l’ouverture de nouvelles structures de petite enfance : elles sont toutes en DSP ou privées. C’est cette logique, cette fuite en avant que je refuse, ce choix unique de structures de la petite enfance.

Vous n’explorez aucune autre possibilité, dès lors que vous abandonnez l’idée d’un service public national de la petite enfance. C’est la CAF, donc nos deniers publics, qui financent ces structures privées, au détriment de moyens supplémentaires pour les crèches publiques. La CAF a désormais opté pour une politique d’aide massive aux structures privées de gardes d’enfants, avec un niveau de subventionnement inédit. Or, c’est précisément cette politique que remet en cause la Cour des comptes dans un rapport tout récent. Elle note que la PAJE (prestation d’accueil jeune enfant) s’est avérée plus coûteuse que prévue » et que dans le même temps, il n’y a pas eu de « politique cohérente pour augmenter le nombre de places en crèches ».

J’ai pu moi-même constater cette dérive en recherchant une baby-sitter : la CAF prend en charge 90% du coût de la prestation dispensée par une entreprise privée. Tant lieux pour moi, mais quel manque à gagner pour les structures publiques !

Il s’agit donc d’une politique à courte vue, mais visiblement d’un marché juteux. J’ai vu sur le site de People and Baby, dont je ne remets pas en cause la prestation puisque je n’ai pas d’éléments d’appréciation, que Monsieur le maire se faisait l’ardent défenseur de la DSP et des crèches privées. Cela en dit long sur sa conception du service public.

Je suggère, pour terminer, dans le cadre des politiques d’action sociale concertées avec le département, où vous avez de proches représentants, que vous travailliez à développer une véritable politique de la petite enfance avec notamment, comme cela existe dans d’autres départements la gestion d’une école de puéricultrices et d’un centre de formation continue (avec y compris une aide pour passer le concours qui fait souvent obstacle à la formation).

Enfin, je suggère qu’on puisse contribuer à mettre en place une forme de conseil de crèches, lieu d’échange et de concertation entre les parents, les élus locaux et les professionnels de la petite enfance.

En attendant, je voterai contre cette délibération.

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