Conseil municipal du jeudi 2 octobre 2008

Délibération N°6 :

Approbation d’un avenant n°1 au marché d’externalisation des ressources humaines.

 

Avec cette délibération, si la situation n’était pas si sérieuse, je dirais que nous tombons dans le grotesque.

Par volonté de lancer l’externalisation à tout va dans la commune, par souci d’être « pionnier » en la matière, pour tester des recettes que vous mettez désormais en œuvre dans votre ministère, à quel prix pour la fonction publique, vous avez choisi de commencer par externaliser le service entier des ressources humaines. Aucune collectivité ne l’avait alors encore fait.

Lors du conseil municipal du 13 octobre 2005, où vous nous avez proposé de voter pour l’externalisation des ressources humaines, vous nous donniez peu d’éléments convaincants pour étayer cette décision. Vous avez depuis toujours refusé de me donner accès à l’audit que vous aviez fait effectuer sur les ressources humaines.

Mais toutes les garanties étaient prises… pensez donc, Stéria, une entreprise dont le siège est sur la commune, dont le chiffre d’affaires dépasse le milliard d’euros. Une entreprise solide, avec une expérience qui a fait ses preuves…

Aux nombreuses questions que je vous ai posées depuis sur les dysfonctionnements évidents, en matière de gestion des payes et des avancements, Monsieur Knusmann, alors en charge du dossier, me répétait sans cesse : « tout est sous contrôle, nous maîtrisons les petites erreurs et d’ailleurs, il n’y en a qu’1% ». Curieusement, dans la délibération qui nous est présentée aujourd’hui, vous retirez à Stéria la mission de « gestion des éléments variables de la paye ». Ca ne fonctionne donc pas ?

En janvier dernier, malgré votre médaille d’or de la transparence, il a fallu que j’informe le personnel territorial de la façon dont Stéria se débarrassait du bébé externalisation en le confiant à Aderhis. Vous refusiez de reconnaître les faits et dans un article du Parisien, vous indiquiez concernant cette information « J'ai donc demandé à sa direction des précisions et des garanties, sachant par ailleurs qu'une grande partie des missions qui lui ont été confiées, sont désormais exécutées de façon normale et récurrente, bien éloignée de l'apocalypse complaisamment véhiculée. »

La Chambre régionale des comptes, de son côté, vous a reproché le coût anormalement élevé de cette externalisation. Dois-je en rappeler les conclusions : « Enfin, la commune souhaite pouvoir remettre en cause ses choix à l’issue de ce premier marché, conclu pour une durée de trois ans. Or les conditions d’une telle évolution sont mal établies et les modalités de transfert ne sont suffisamment détaillées que pour le seul système d’information. Les mutations risquent ainsi d’être délicates, que les activités de gestion des ressources humaines soient reprises par la collectivité elle même ou confiées à un autre prestataire. La collectivité se serait alors placée dans un état de dépendance à l’égard de son premier prestataire. En tout état de cause, la chambre s’attachera, lors d’un nouveau contrôle, à évaluer la démarche. » Et voilà que malgré tous ces déboires, nous allons prolonger de six mois encore certaines missions du contrat ? (l’avis du CTP n’est pas mentionné dans le dossier)

L’urgence est à un moratoire et à une réflexion collective et concertée, avec les agents concernés qui ont vu leur service éclater mais se retrouvent à accomplir les missions que Stéria n’a pas remplies… Dépenser encore 355 000 euros ?

Je dis NON ! Assez de gâchis. Débattons, publiquement, des missions de ce service public des ressources humaines pour les personnels. Et tirons toutes les conclusions de cet échec patent, qui n’est pas conjoncturel mais qui illustre à quel point une entreprise privée ne peut répondre à l’intérêt général. Les ressources humaines doivent revenir en gestion municipale directe.