A
quelques jours du premier tour, comme beaucoup d’entre vous,
je suis inquiète.
Inquiète de voir que cette droite qui nous fait si mal depuis
cinq ans semble encore forte. Nicolas Sarkozy, activement soutenu
par André Santini, ne rêve que du pouvoir suprême
pour pouvoir encore amplifier la politique de casse sociale qu’il
met en œuvre aujourd’hui ; non content d’arrêter
en pleine rue enfants, femmes et grands-parents « sans papiers
», il attribue désormais aux gènes les maux de
notre société.
François
Bayrou tente de recomposer le paysage politique sur le thème
du « ni droite ni gauche ». Mais tous les élus
UDF dans les villes, les départements, les régions,
votent toujours à droite.
Jean-Marie
Le Pen pourrait bien, une nouvelle fois, tirer bénéfice
de ces discours populistes qui dressent les citoyens les uns contre
les autres. Ce serait pire que tout.
Inquiète de voir que Ségolène Royal, candidate
en tête dans les sondages à gauche, n’a tiré
aucune leçon de l’échec de Lionel Jospin en 2002
ni des attentes exprimées lors du référendum
sur le traité constitutionnel européen en 2005. Au lieu
de prendre des engagements qui pourraient changer réellement
changer la vie des plus modestes, elle se contente d’annoncer
des réformes a minima qui ne pourront pas répondre aux
urgences sociales.
Je suis déçue de l’échec d’une candidature
unique de la gauche anti-libérale. Je pense que cela nous aurait
ouvert une réelle perspective de transformation sociale et
de renouveau politique, qui est si nécessaire. Cela aurait
permis de créer une dynamique à gauche et d’engager
des politiques antilibérales.
Aujourd’hui, il y a urgence. Mes inquiétudes l’emportent
sur mon amertume. On ne peut pas laisser la droite et ses idées
de régression sociale et démocratique gagner l’élection
présidentielle.
C’est pourquoi je vous appelle à voter pour Marie-George
Buffet le 22 avril. Ce vote pourra donner un écho et un soutien
à tous ceux qui agissent pour une France et un monde plus juste.
Nous en avons bien besoin, nous en aurons bien besoin, quoi qu’il
arrive.