PROPOSITIONS
POUR DEFENDRE LA CULTURE,
FORMULEES PAR LA FEDERATION DES RESEAUX ET ASSOCIATIONS DES ARTISTES
PLASTICIENS (FRAAP)
(Samedi 14 février 2004)
Saisi à propos
de la situation des associations d'artistes et des artistes plasticiens
eux-mêmes, JEAN-FRANÇOIS BOYE, CONSEILLER REGIONAL,
tient à faire part de son soutien concernant leur quatre
propositions :
Le milieu associatif
et la définition de la politique culturelle régionale
pour les arts plastiques
Il est à craindre, en effet, que la décentralisation
entraîne un repli de l'engagement de l'État dans
la diffusion et le soutien aux arts plastiques. Les régions
de plus en plus impliqués dans la diffusion de l'art contemporain
sont amenés à construire une politique culturelle
pour les arts plastiques. Les associations d'artistes, premiers
diffuseurs de l'art contemporain et lieux par excellence de professionnalisation,
sont les garants d'une diffusion de la création contemporaine
dans toute sa diversité, d'une proximité avec le
public et d'un soutien continu aux artistes. Définir une
politique régionale pour les arts plastiques, c'est notamment
mesurer le rôle et l'importance du tissu associatif des
artistes plasticiens et déterminer des projets et des
objectifs à long terme avec les associations. C'est pourquoi
je m'associe à la demande formulée par le réseau
associatif des artistes plasticiens qui souhaite être étroitement
associé à la définition de cette politique
et qu'une véritable concertation puisse s'ouvrir à
ce propos avec les futurs élus régionaux.
Un Centre de Ressources
pour la Région Ile de France
En Ile de France, le soutien aux artistes plasticiens et à
leurs associations nécessite de toute urgence un engagement
régional et un soutien continu pour que la FRAAP puisse
créer à Paris un Centre de Ressources des Arts
Visuels.
L'Ile de France, lieu d'implantation du plus grand nombre d'associations
d'artistes, est également la région où la
plus importante population d'artistes vit et travaille. Pourtant,
alors que des centres de ressources pour les arts plastiques
sont implantées dans d'autres régions, il n'existe
en Ile de France aucune structure adaptée pour aider les
artistes dans leurs démarches, les orienter, les conseiller
et accompagner la professionnalisation des plus jeunes d'entre
eux. Ce manque criant d'un lieu de référence pour
les arts plastiques, géré associativement par les
artistes, engendre une sous-information endémique dont
les conséquences sont désastreuses pour l'ensemble
de ce secteur professionnel tant d'un point de vue individuel
qu'associatif. Aussi, je soutien la proposition formulée
par la FRAAP et tendant à la création d'un Centre
de Ressources des Arts Visuels à Paris.
La collégialité
dans les structures de l'art contemporain
Les institutions régionales et les collectivités
territoriales sont fortement engagées dans un certain
nombre de structures de diffusion et de soutien aux arts plastiques,
et plus particulièrement les FRAC et certains centres
d'art. Dans l'ensemble de ces structures, les artistes plasticiens
sont généralement écartés de toutes
les commissions qui les concernent, par exemple les comités
techniques (comités d'achat) des FRAC. Les artistes plasticiens
sont les seuls professionnels, à la différence
du cinéma et du spectacle vivant, à qui est dénié
le droit évident d'être représenté
par leurs pairs. Dans les deux ou trois structures sur l'ensemble
du territoire national où un artiste siège, il
a été choisi par le responsable de la structure
sans critère énoncé, ni mandat de ses pairs.
Trop souvent confrontés
à l'opacité du fonctionnement de ces structures,
il est légitime que les plasticiens et leurs associations
soient associés à toutes les décisions qui
les concernent. Je propose donc, conformément à
leur proposition, la mise en uvre de commissions collégiales
où les artistes plasticiens seront représentés
à parité avec les autres acteurs de l'art contemporain.
Le droit de présentation
publique des artistes plasticiens (Loi du 11 mars 1957 - Article
L 122-2 du code de la propriété intellectuelle)
Cet article, issu du Chapitre II sur les droits patrimoniaux,
précise : La représentation consiste dans la communication
de l'uvre au public par un procédé quelconque,
et notamment par récitation publique, exécution
lyrique, présentation publique, projection publique et
transmission dans un lieu public de l'uvre télédiffusées.
La loi préconise
donc, à juste titre, une rémunération pour
les artistes qui présentent leur travail dans un lieu
public non commercial - comme par exemple les mairies, les conseils
régionaux ou généraux, les centres d'art,
les FRAC, etc. Or, il s'avère que cette loi n'est généralement
pas appliquée lorsqu'il s'agit des artistes plasticiens.
Alors qu'un comédien,
un musicien, un danseur sont toujours rémunérés
quand ils interviennent dans un espace public non commercial,
les plasticiens présentent leurs uvres sans percevoir
aucune rémunération, comme si la sphère
des arts plastiques était indéfectiblement un espace
non professionnel entraînant la gratuité de toute
l'activité artistique. Cette absence de rémunération
est une des causes structurelles de la précarité
des artistes plasticiens.
La proposition de la
FRAAP est légitime. Je propose donc que ce droit de présentation
publique soit enfin respecté dans les lieux qui dépendent
directement ou indirectement des institutions régionales
et des collectivités territoriales. Je souhaite également
que la nouvelle assemblée issue du scrutin de mars intervienne
auprès du Ministère de la Culture afin qu'il mette
en uvre un décret d'application à ce propos.
FRAAP : Fédération
des Réseaux et Associations des Artistes Plasticiens -
211 avenue Jean Jaurès, 75019 Paris ; Tél. : 01
40 03 08 89 Mail : fraap@wanadoo.fr
Site : www.fraap.org |