Palestine
: la diplomatie française ne peut continuer cette politique
du laisser faire (Pierre Laurent)
Comme
beaucoup, je suis affligé par la manière dont la voix de la
France a été portée par François Hollande au plus fort des bombardements
israéliens sur Gaza, faisant à ce jour plus de 180 civils tués
et 1089 blessés palestiniens. Les déclarations du chef
de l’État ont d'abord été explicitement pro-israéliennes, puis
marginalement « neutres » renvoyant à tort chacun dos à dos.
Elles sont surtout totalement vides d'initiative politique pour
contribuer à une solution pacifique.
Cette
stratégie meurtrière d'Israël visait à délégitimer l'Autorité
palestinienne et affaiblir le nouveau gouvernement mis en place
le 2 juin. Rien ne justifiait le déluge de violence de l'armée
israélienne qui s'est abattue sur la population civile prise
au piège par le blocus à Gaza, mais aussi sur les habitants
de Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Le gouvernement Netanyahou
doit répondre de ses actes devant la communauté internationale
laquelle doit impérativement ouvrir la voie à de vraies négociations.
La
diplomatie française ne peut continuer cette « politique du
laisser faire ». Aujourd'hui, à l'initiative de l’Égypte, Israël
se disait prêt au cessez-le-feu. Il faut saisir cette occasion.
La solution est connue : deux peuples-deux Etats souverains,
dans les frontières de 1967, Jérusalem-Est pour capitale de
l'Etat palestinienne et le respect scrupuleux de toutes les
résolutions de l'ONU.
Seules
des sanctions, comme la suspension des accords d'association
entre l'Union européenne et Israël peuvent efficacement contraindre
Benyamin Netanyahou à renoncer à la poursuite de la colonisation
et engager son pays dans des accords de paix durables.
La
reconnaissance par la France de l’État palestinien et l'appui
à l'initiative politique de l'autorité palestinienne dans son
effort d'entente nationale mettraient à mal l'impunité dont
jouit depuis trop longtemps le gouvernement israélien. C'est
avec cet objectif que la diplomatie française doit agir. Car
tant que cette impunité durera, tant que l'humiliation et la
violence dont les Palestiniens sont la cible dureront, les partisans
palestiniens et israéliens de la paix seront fragilisés.
En
France, les usages malsains, intolérants et racistes organisés
par certains groupes extrémistes n'ont pas leur place dans le
soutien au peuple palestinien. Ils ne peuvent pas non
plus servir de prétexte pour étouffer la voix de la France solidaire
et pacifiste.
J'appelle
les femmes et les hommes de France épris de paix et de justice
à se rassembler partout en France aux initiatives du Collectif
National pour une Paix Juste et Durable entre Israéliens et
Palestiniens,
et à Paris mercredi 16 Juillet 2014 à 18h30.