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Soixante ans aujourdhui, le 21 février 1944 les 22 des 23 patriotes condamnés à mort quelques jours auparavant sont exécutés. Seule Olga Bancic nest pas fusillée ; déportée, elle sera décapitée à Stuttgart le 15 mai. Qui étaient ces hommes ? Deux Arméniens, deux Hongrois, deux Roumains, huit Polonais, quatre Italiens, un Espagnol, plus un Polonais et un Italien naturalisés Français, tous immigrés économiques ou réfugiés politiques. Egalement deux Français de souche Cloarec et Rouxel, le benjamin, qui ne figurent dailleurs pas sur la fameuse affiche rouge puisque celle-ci était destinée à démontrer que les terroristes étaient tous des étrangers. Rappelons-nous
le texte du tract qui fut distribué en même temps
quétait placardée laffiche sur tous
les murs de France. Il disait : Effectivement, parmi les 22, beaucoup étaient juifs et, circonstance aggravante, tous communistes sauf Cloarec. Mais, en ces heures, tous ces hommes, de toutes origines se comportèrent en combattants pour notre indépendance, alors que tant de Français léchaient les bottes nazies. La publicité
donnée par les Allemands au procès des 23 était
révélatrice dune méconnaissance totale
des sentiments réels des LAffiche Rouge na pas eu pour effet de détourner les Français des « terroristes étrangers ». Par contre, elle a appris à tous ceux qui lignoraient encore quil existait en France des groupes organisés appartenant à une véritable armée, se considérant toujours en état de guerre contre lAllemagne et agissant en conséquence au mépris de leur vie. Soixante ans
ont passé : lidéologie fasciste couve encore
sous la cendre. Les campagnes racistes, antisémites, islamophobes
et Notre « Association pour le Souvenir des Fusilles du Mont Valérien et de lIle de France » sest fixé comme objectif la pérennisation de la mémoire et la défense des valeurs pour lesquelles les 23 sont allés jusquau sacrifice suprême. Pérennisation de la mémoire, auprès des jeunes dabord, non pour faire pleurer mais pour quils sachent que cela a existé et quils demeurent vigilants ; pérennisation de la mémoire sur ce site : un pas a été franchi avec lérection du monument de Pascal Convert, mais beaucoup reste à faire: dabord, compléter les 1000 noms avec ceux qui ont été oubliés, obtenir également que la possibilité de visiter le site soit étendue à tous les jours de la semaine avec présence des gardiens, bien sûr. Sinon, qui connaîtra la clairière, qui verra le monument, qui visitera la chapelle ? et nous en arrivons à un autre questionnement : quand et dans quelles conditions le musée ouvrira-t-il ses portes ; quand les graffitis de la chapelle seront-ils reconstitués ? Les 23 étaient
nos frères et notre soeur. « Je ne regrette pas
mon passé » affirmait Celestino Alfonso à
son épouse et à son fils. Leur être fidèles, à eux qui criaient " vive la France" en sabattant , cest ce qui conduit notre action. Nous continuerons à lutter pour que leur idéal de justice et de paix devienne réalité. Nous faisons nôtre lépilogue du poème « Légion » que Paul Eluard leur avait dédié « Lorsquon ne tuera plus, ils seront bien vengés. Et ce sera justice. »
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