Lors
de la séance des orientations budgétaires, j'avais formulé
une série de propositions et d’orientations pour un changement
de cap dans la politique municipale. Ce choix d’une autre politique
est tout à fait possible, notre ville en a les moyens. Il s’agit
simplement de faire d’autres choix stratégiques et politiques.
Car
si notre commune a des ressources, elle est aussi le théâtre
de difficultés sociales.
L’occasion
aurait été belle de prendre des engagements importants,
en matière de cohésion sociale, notamment dans le domaine
du logement ou de la solidarité,
pour ne citer que des sujets parmi les plus sensibles. Mais tout d’abord
un mot sur le contexte de votre budget.
LE CONTEXTE DU BUDGET MUNICIPAL
1
- LA LOI DE DECENTRALISATION NOUS INQUIETE ET SON APPLICATION DOIT
NOUS RENDRE VIGILANTS.
En effet, en affichant sans cesse sa volonté idéologique
de réduire les charges et les impôts nationaux, le gouvernement
place les élus locaux devant la nécessité soit
d’augmenter les impôts locaux afin de faire face aux nouvelles
missions, soit comme à Issy de supprimer des services aux usagers
et de les privatiser.
Aussi je vous invite à mettre en place une commission municipale,
qui évaluerait l’impact de ces transferts de charge.
2
- LA MISE EN PLACE DE LA COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION ARC EN SEINE
: UN CHOIX EXCESSIVEMENT COUTEUX POUR LES FINANCES COMMUNALES.
Elle se traduit par des contraintes nouvelles qui pèsent lourdement
sur le budget communal. De surcroît, la réforme de la
taxe professionnelle projetée par le gouvernement menace gravement
la pérennité des recettes de l’intercommunalité.
3
- UN BUDGET DE DESINVESTISSEMENT SOCIAL
Votre budget d’investissement manque d’une vraie cohérence
programmatique au regard des besoins de la ville. A l’évidence,
nous n’avons ni les mêmes priorités, ni la même
appréciation de l’intérêt général.
Surtout, il est marqué par une baisse des crédits.
I.
LE FONCTIONNEMENT
A. LES RECETTES DE FONCTIONNEMENT
Les
baisses de recettes sont sensibles.
BAISSE
DE LA POPULATION
Ces baisses résultent d’abord des erreurs commises dans
le calcul de la population isséenne. Moins 2000 habitants
par rapport aux estimations surévaluées de
la municipalité. Résultat, cela accélère
mécaniquement la baisse de la DGF.
UNE
DGF EN BAISSE
Cette diminution résulte des choix gouvernementaux visant à
saborder la Dotation Globale de Fonctionnement.
2004 |
663€/
habitant |
-
6,33% |
2006 |
621€/
habitant |
2003 |
10
082 000 euros |
-5,77% |
2004
|
9
926 000 euros |
2005
|
9
000 000 euros |
2006
|
9 500 000 euros |
:
LE
COUT DE L’INTERCOMMUNALITE (un véritable gouffre
financier)
En compensation du transfère à l’intercommunalité
de sa taxe professionnelle, la ville touchait une compensation…
en baisse constante.
2003 |
46
500 000 euros |
-20,81% |
2004 |
39
689 848 euros |
2005 |
36
822 425 euros |
2006 |
36
824 500 euros |
:
DES
AIDES DES AUTRES ORGANISMES QUI S’EFFONDRENT
2003 |
5
263 000 euros |
-48,42%
|
2004 |
4
863 000 euros |
2005 |
4
361 593 euros |
2006 |
2
714 500 euros |
B. LES DEPENSES DE FONCTIONNEMENT
Globalement,
elles baissent de 2% mais cela dépend desquelles :
DEPENSES
DE COMMUNICATION EN HAUSSE |
DEPENSES
UTILES AUX GENS EN BAISSE |
Fêtes
et cérémonies +2,14%
2005
: 947 573 euros
2006 : 968 313 euros
Frais
de représentation du Maire +100%
Apparue depuis 2005 pour 20 000 euros par an
|
Fournitures
scolaires -5,04%
2005
: 126 989 euros
2006 : 120 592 euros
Fournitures
de petits équipements -26,91%
2004
: 317 338 euros
2006
: 231 946 euros
Théâtre
-2,98%
2004
: 935 841 euros
2006
: 907 925 euros
Bibliothèques/Médiathèques
-4,05%
2004
: 2 518 000 euros
2006
: 2 416 000 euros
Musée
-6,97%
2004
: 849 451 000 euros
2006 : 790 257 000 euros
Globalement, les charges à caractère
générale baisse
L’externalisation de services (privatisation)Très
pratique
On
diminue les charges sur les salaires en transférant
au privé des activités municipales (précarité,
dégradations des conditions de travail).
|
Ainsi, les dépenses de fonctionnement sont en berne pour les
fonctionnaires et les habitants, obligés de se serrer la ceinture
tandis qu'elles augmentent généreusement pour la municipalité
qui bénéficient de ses largesses pour célébrer
son action.
L’EXAMEN DU DETAIL DES DEPENSES
DE FONCTIONNEMENT EST EDIFIANT :
En
effet, il fait apparaître de véritables purges sociales.
INTERVENTIONS
SOCIALES/SANTE |
2004 |
4
168 025 euros |
-9,49% |
2006
|
3 772 612 euros |
SANTE |
2004 |
414
844 euros |
-1,98% |
2006 |
406
645 euros |
INTERVENTIONS
SOCIALES |
2004 |
4
168 000 euros |
-19,27% |
2006 |
3
365 000 euros |
DISPENSAIRE |
2004 |
414
844 euros |
-8,61% |
2006 |
379
145 euros |
HANDICAPES |
2004 |
23
031 euros |
-10,70% |
2006
|
20
567 euros |
ENFANTS/ADOLESCENTS |
2004 |
89
025 euros |
-82,34% |
2006 |
15
725 euros |
PERSONNES
EN DIFFICULTES |
2004 |
288
180 euros |
-53,59% |
2006 |
133 741 euros |
LOGEMENT |
2004 |
790
794 euros |
-35,49% |
2006 |
510 121 euros |
AIDE
AU SECTEUR LOCATIF |
2004
|
555
000 euros |
-54,95% |
2006 |
250
000 euros |
Par
contre, les lignes budgétaires permettant d’autocélébrer
l’action municipale bénéficient, elles, de substantielles
largesses.
FETES
ET CEREMONIES |
2004 |
1
004 138 euros |
+10,04% |
2006 |
1 116 240 euros |
:
II.
L’INVESTISSEMENT
A.
LES RECETTES D’INVESTISSEMENT
Une
hausse de la dette maquée grâce aux transferts des charges
à l’intercommunalité
La hausse de l’encourt de la dette est masquée grâce
au transfert du coût de financement pharaonique du Palais des
sports à la communauté d’agglomération.
Mais in fine, ce sont bien les contribuables Isséens
qui paieront.
UN
AUTOFINANCEMENT EN BERNE
L’autofinancement baisse de 30% à 22%. Cela traduit la
réduction de vos marges.
B.
LES DEPENSES D’INVESTISSEMENT
Des
ambitions en chute libre |
2004 |
39
991 253 euros |
-27,67% |
2006 |
28 927 238 euros |
Une
audace en panne
DEPENSES
D’EQUIPEMENTS |
2004 |
33
474 253 |
-28,73% |
2006
|
23
857 238 |
DEPENSES
D’EQUIPEMENT BRUT/POPULATION |
2004 |
529
euros |
-26,09% |
2006
|
391
euros |
Les
nouveaux Isséens que la Municipalité a souhaité
attirer avec ses grands programmes immobiliers, sont en droit
d’attendre d’autres ambitions de leur ville.
Ici, comme partout ailleurs, une place en crèche,
c’est une nécessité lorsque l’on travaille.
Ainsi,
dans le domaine de l’action sociale, la mise
en œuvre d’une autre politique en direction de la petite-enfance,
s’attachant davantage à répondre aux besoins de
places de crèches publiques dans notre commune
qu’à favoriser des modes de garde individuels ou à
participer au financement des structures privées, est une nécessité.
Le
domaine scolaire n’échappe pas à
la critique des Isséens. Faute d’anticipation, vous êtes
obligés, pour cause d’écoles surchargées
et bondées, de modifier régulièrement la sectorisation
des établissements scolaires. Trimballés d’un
établissement à l’autre, les enfants font les
frais de votre imprévoyance scolaire.
Je
veux dire un mot aussi sur le logement. Voilà
le dossier type où Issy les Moulineaux pourrait faire preuve
de plus d’audace et de détermination en matière
de logement social pour répondre à la demande de sa
population. 1 500 habitants d’Issy demandent un logement.
Et quelle est votre réponse ? Vous allez vendre des logements
sociaux pour répondre aux aspirations de propriété
(sans doute légitimes d’ailleurs) des locataires ??
Enfin,
les vraies mauvaises surprises viennent de domaines que vous ne considérez
pas prioritaires : la culture, le sport, et d’une manière
générale, l’ensemble de la vie associative.
La
réduction drastique des crédits dans ces domaines est
particulièrement inquiétante, elle ne va pas dans le
bon sens.
Les
habitants d’Issy les Moulineaux résident dans une ville
fortement urbanisée. Ils sont à la recherche de loisirs.
Voici
en quelques mots l’opinion des élus communistes concernant
ce mauvais budget.