CONSEIL MUNICIPAL - SEANCE DU 2 FEVRIER 2006
BUDGET PRIMITIF 2006
INTERVENTIONS DE JEAN-FRANÇOIS BOYE, CONSEILLER MUNICIPAL
Février 2006

Lors de la séance des orientations budgétaires, j'avais formulé une série de propositions et d’orientations pour un changement de cap dans la politique municipale. Ce choix d’une autre politique est tout à fait possible, notre ville en a les moyens. Il s’agit simplement de faire d’autres choix stratégiques et politiques.

Car si notre commune a des ressources, elle est aussi le théâtre de difficultés sociales.

L’occasion aurait été belle de prendre des engagements importants, en matière de cohésion sociale, notamment dans le domaine du logement ou de la solidarité, pour ne citer que des sujets parmi les plus sensibles. Mais tout d’abord un mot sur le contexte de votre budget.


LE CONTEXTE DU BUDGET MUNICIPAL

1 - LA LOI DE DECENTRALISATION NOUS INQUIETE ET SON APPLICATION DOIT NOUS RENDRE VIGILANTS.
En effet, en affichant sans cesse sa volonté idéologique de réduire les charges et les impôts nationaux, le gouvernement place les élus locaux devant la nécessité soit d’augmenter les impôts locaux afin de faire face aux nouvelles missions, soit comme à Issy de supprimer des services aux usagers et de les privatiser.
Aussi je vous invite à mettre en place une commission municipale, qui évaluerait l’impact de ces transferts de charge.

2 - LA MISE EN PLACE DE LA COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION ARC EN SEINE : UN CHOIX EXCESSIVEMENT COUTEUX POUR LES FINANCES COMMUNALES.
Elle se traduit par des contraintes nouvelles qui pèsent lourdement sur le budget communal. De surcroît, la réforme de la taxe professionnelle projetée par le gouvernement menace gravement la pérennité des recettes de l’intercommunalité.

3 - UN BUDGET DE DESINVESTISSEMENT SOCIAL
Votre budget d’investissement manque d’une vraie cohérence programmatique au regard des besoins de la ville. A l’évidence, nous n’avons ni les mêmes priorités, ni la même appréciation de l’intérêt général. Surtout, il est marqué par une baisse des crédits.

I. LE FONCTIONNEMENT

A. LES RECETTES DE FONCTIONNEMENT

Les baisses de recettes sont sensibles.

BAISSE DE LA POPULATION
Ces baisses résultent d’abord des erreurs commises dans le calcul de la population isséenne. Moins 2000 habitants par rapport aux estimations surévaluées de la municipalité. Résultat, cela accélère mécaniquement la baisse de la DGF.

UNE DGF EN BAISSE
Cette diminution résulte des choix gouvernementaux visant à saborder la Dotation Globale de Fonctionnement.

2004
663€/ habitant
- 6,33%
2006
621€/ habitant

2003
10 082 000 euros
-5,77%
2004
9 926 000 euros
2005
9 000 000 euros
2006
9 500 000 euros

:

LE COUT DE L’INTERCOMMUNALITE (un véritable gouffre financier)
En compensation du transfère à l’intercommunalité de sa taxe professionnelle, la ville touchait une compensation… en baisse constante.

2003
46 500 000 euros
-20,81%
2004
39 689 848 euros
2005
36 822 425 euros
2006
36 824 500 euros

:
DES AIDES DES AUTRES ORGANISMES QUI S’EFFONDRENT

2003
5 263 000 euros
-48,42%
2004
4 863 000 euros
2005
4 361 593 euros
2006
2 714 500 euros

B. LES DEPENSES DE FONCTIONNEMENT

Globalement, elles baissent de 2% mais cela dépend desquelles :

DEPENSES DE COMMUNICATION EN HAUSSE
DEPENSES UTILES AUX GENS EN BAISSE

Fêtes et cérémonies +2,14%
2005 : 947 573 euros
2006 : 968 313 euros

Frais de représentation du Maire +100%
Apparue depuis 2005 pour 20 000 euros par an

Fournitures scolaires -5,04%
2005 : 126 989 euros
2006 : 120 592 euros

Fournitures de petits équipements -26,91%
2004 : 317 338 euros
2006 : 231 946 euros

Théâtre -2,98%
2004 : 935 841 euros
2006 : 907 925 euros

Bibliothèques/Médiathèques -4,05%
2004 : 2 518 000 euros
2006 : 2 416 000 euros

Musée -6,97%
2004 : 849 451 000 euros
2006 : 790 257 000 euros

Globalement, les charges à caractère générale baisse

L’externalisation de services (privatisation)Très pratique
On diminue les charges sur les salaires en transférant au privé des activités municipales (précarité, dégradations des conditions de travail).

Ainsi, les dépenses de fonctionnement sont en berne pour les fonctionnaires et les habitants, obligés de se serrer la ceinture tandis qu'elles augmentent généreusement pour la municipalité qui bénéficient de ses largesses pour célébrer son action.


L’EXAMEN DU DETAIL DES DEPENSES DE FONCTIONNEMENT EST EDIFIANT :

En effet, il fait apparaître de véritables purges sociales.

INTERVENTIONS SOCIALES/SANTE
2004
4 168 025 euros
-9,49%
2006
3 772 612 euros

SANTE
2004
414 844 euros
-1,98%
2006
406 645 euros

INTERVENTIONS SOCIALES
2004
4 168 000 euros
-19,27%
2006
3 365 000 euros

DISPENSAIRE
2004
414 844 euros
-8,61%
2006
379 145 euros

HANDICAPES
2004
23 031 euros
-10,70%
2006
20 567 euros

ENFANTS/ADOLESCENTS
2004
89 025 euros
-82,34%
2006
15 725 euros

PERSONNES EN DIFFICULTES
2004
288 180 euros
-53,59%
2006
133 741 euros

LOGEMENT
2004
790 794 euros
-35,49%
2006
510 121 euros

AIDE AU SECTEUR LOCATIF
2004
555 000 euros
-54,95%
2006
250 000 euros

Par contre, les lignes budgétaires permettant d’autocélébrer l’action municipale bénéficient, elles, de substantielles largesses.

FETES ET CEREMONIES
2004
1 004 138 euros
+10,04%
2006
1 116 240 euros

:

II. L’INVESTISSEMENT

A. LES RECETTES D’INVESTISSEMENT

Une hausse de la dette maquée grâce aux transferts des charges à l’intercommunalité
La hausse de l’encourt de la dette est masquée grâce au transfert du coût de financement pharaonique du Palais des sports à la communauté d’agglomération. Mais in fine, ce sont bien les contribuables Isséens qui paieront.

UN AUTOFINANCEMENT EN BERNE
L’autofinancement baisse de 30% à 22%. Cela traduit la réduction de vos marges.

B. LES DEPENSES D’INVESTISSEMENT

Des ambitions en chute libre
2004
39 991 253 euros
-27,67%
2006
28 927 238 euros

Une audace en panne

DEPENSES D’EQUIPEMENTS
2004
33 474 253
-28,73%
2006
23 857 238

DEPENSES D’EQUIPEMENT BRUT/POPULATION
2004
529 euros
-26,09%
2006
391 euros

Les nouveaux Isséens que la Municipalité a souhaité attirer avec ses grands programmes immobiliers, sont en droit d’attendre d’autres ambitions de leur ville.
Ici, comme partout ailleurs, une place en crèche, c’est une nécessité lorsque l’on travaille.

Ainsi, dans le domaine de l’action sociale, la mise en œuvre d’une autre politique en direction de la petite-enfance, s’attachant davantage à répondre aux besoins de places de crèches publiques dans notre commune qu’à favoriser des modes de garde individuels ou à participer au financement des structures privées, est une nécessité.

Le domaine scolaire n’échappe pas à la critique des Isséens. Faute d’anticipation, vous êtes obligés, pour cause d’écoles surchargées et bondées, de modifier régulièrement la sectorisation des établissements scolaires. Trimballés d’un établissement à l’autre, les enfants font les frais de votre imprévoyance scolaire.

Je veux dire un mot aussi sur le logement. Voilà le dossier type où Issy les Moulineaux pourrait faire preuve de plus d’audace et de détermination en matière de logement social pour répondre à la demande de sa population. 1 500 habitants d’Issy demandent un logement.
Et quelle est votre réponse ? Vous allez vendre des logements sociaux pour répondre aux aspirations de propriété (sans doute légitimes d’ailleurs) des locataires ??

Enfin, les vraies mauvaises surprises viennent de domaines que vous ne considérez pas prioritaires : la culture, le sport, et d’une manière générale, l’ensemble de la vie associative.

La réduction drastique des crédits dans ces domaines est particulièrement inquiétante, elle ne va pas dans le bon sens.
Les habitants d’Issy les Moulineaux résident dans une ville fortement urbanisée. Ils sont à la recherche de loisirs.

Voici en quelques mots l’opinion des élus communistes concernant ce mauvais budget.

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