Conseil municipal du 5 février 2009
(les interventions de Lysiane Alezard)
Délibération sur le projet de budget 2009

 

Ce budget s’inscrit dans un contexte international et national de crise profonde du système capitaliste. Tous les experts s’accordent à penser que cette crise va durer au-delà de cette année, avec des conséquences sur les équilibres financiers globaux et locaux mais bien sûr sur les populations déjà fragilisées.

C’est précisément parce qu’on ne peut encore mesurer toutes les conséquences de cette crise, que je ne partage pas votre vision angélique de la situation à Issy les Moulineaux, selon laquelle, en somme, le nuage de la crise s’arrêterait aux frontières de notre commune !

Comment ne pas être touchés, lorsqu’on accueille, comme c’est notre cas, des dizaines de sièges sociaux, pour beaucoup des multinationales, qui annoncent des suppressions de postes à tour de bras, y compris le prochain venu, Microsoft ?

Comment pouvez-vous être si sûr de l’avenir alors que le foncier et l’immobilier connaissent une crise inédite et que le million de mètres carré de bureaux dont vous vous prévalez pourrait bien se transformer en espaces vides. Je serais intéressée, comme je l’ai demandé lors du précédent conseil, que la commune puisse lancer une étude prospective pluraliste et multipartite sur le sujet pour évaluer les conséquences de la crise de l’immobilier sur notre ville.

Vous enjolivez l’avenir, vous enjolivez aussi le présent et nous n’avons pas dû lire la même loi de finances 2009, qui, contrairement à ce que vous laissez entendre, ne fait pas la part belles aux collectivités territoriales, bien au contraire, mais en fait des variables d’ajustement. Les dotations se réduisent comme peau de chagrin, y compris chez nous !

Evidemment, votre crédo, c’est la RGPP, dont on ne peut pas dire qu’elle enthousiasme les foules, puisqu’elle a déjà mis des centaines de milliers de fonctionnaires en mouvement.

Mais en période de crise, et cela vaut pour notre commune, on voit l’importance de développer des services publics. Ce sont eux qui, pour le moment encore, préservent un fond de solidarité et de politiques publiques. Jusqu’à quand ? J’imagine que vous êtes mobilisé contre la réforme de la Taxe professionnelle dont la réduction du taux ou son nouveau calcul priverait notre commune de moyens considérables !

Car si la commune a gagné 17% d’habitants en 10 ans, de nouvelles exigences se font sentir. Les besoins en services, en logements, les aspirations à une vie culturelle dense nécessitent d’autres réponses que celles que vous proposez dans ce budget.

Vous estimez que la maîtrise de la masse salariale permet toutefois le maintien de la qualité des services à la population. Mais vous ne dites rien des conditions de travail des personnels qui rendent ces services. Je m’interroge à cet égard sur 2 chiffres au titre des dépenses de fonctionnement :
- l’augmentation importante de la part des rémunérations à des non titulaires, ce qui semble indiquer une précarisation accrue du personnel (+ 10%)
- le triplement des dépenses en matière de médecine du travail et de pharmacie – comment l’expliquez vous ?

Vous affirmez qu’il est possible de réduire la subvention au CCAS (-12%), parce qu’il ne l’a pas dépensée entièrement. Mais vous ne nous dites rien des causes multiples d’une telle situation. Et puisque nous discutons du budget à venir, je m’attendais plutôt à ce que, pour prendre en compte les effets de la crise, vous annonciez une augmentation des moyens alloués au Ccas ! Des gens en très grande difficultés, il y a en dans notre communes. Certains n’ont plus de droits, plus de logements, certains ont un emploi mais pas de quoi se loger…

Avec les moyens dont dispose encore notre commune, l’ambition pourrait être tout autre, en favorisant une politique de logement accessible à tous, une politique culturelle dynamique pour tous et en valorisant des politiques et des services qui contribuent à préserver l’environnement (transports, circulation douce, emplois pour les Isséens…)

Ce budget ne fait qu’emboîter le pas, avec zèle, aux politiques de régression sociale et de remise en cause des collectivités impulsée par votre gouvernement.

 


 

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