Le scandale de la CGEP
288 salariés " jetables "menacés de disparition…

Paris, le 18 février 2004

 

Depuis 1997, date de sa création par l'Etat, la RATP et la SNCF, la CGEP a fourni à la RATP et à la SNCF des agents d'accueils, de médiation, de sécurisation, d'animation dans les stations de métro et les gares de toute l'Ile-de-France en Contrat à durée indéterminée. Le conseil d'administration de cette association loi 1901, créée conjointement en 1997 par la RATP et la SNCF a déposé, le 16 janvier 2004, une déclaration de cessation de paiement en sollicitant la liquidation judicaire, ce qui a eu pour conséquence de faire perdre immédiatement leur emploi à l'ensemble des 288 salariés. Le tribunal a ordonné la liquidation judicaire, a désigné Maître Pellegrini en qualité de mandataire liquidateur. Face à cette situation, les deux entreprises proposent un Plan de sauvegarde de l'emploi de misère aux salariés :

- Aucune proposition de reclassement pour les emplois jeunes de plus de 26 ans (au moins 40% de l'effectif emplois jeunes), aucune mesure pour les agents de maîtrise, les cadres et les employés du siège : pour ces catégories de personnel, " l'autorisation est donnée " de déposer une candidature, en externe, auprès des entreprises RATP et SNCF. Pour les emplois jeunes de moins de 26 ans à peine, reste la possibilité de postuler à des contrats de qualification (RATP) !

Le Groupe communiste au Conseil régional a reçu les représentants des salariés de la CGEC et leur a apporté tout son soutien. Pour lui, " ce plan de sauvegarde de l'emploi ne propose, en fin de compte, aucune garantie ni mesures sérieuses de reclassement. " Les demandes des salariés et leur appel à la justice sont aujourd'hui la seule façon de faire reconnaître leur contrat de travail par les employeurs conjoints. Et le Groupe communiste " appuie leur intégration au sein de la RATP et de la SNCF avec la reconnaissance de leurs acquis professionnels. C'est d'ailleurs dans ce sens qu'est intervenue la députée communiste Marie George Buffet dans un courrier envoyé à Mme Idrac et M. Gallois le 13 janvier dernier. " Ce gâchis humain aurait-il pu être évité ? Depuis deux ans, les salariés savaient que la situation était critique. L'ensemble des cinq sections syndicales avaient interpellé la direction pour savoir comment ils comptaient s'y prendre pour pérenniser les emplois selon les obligations prévues dans le dispositif. Aucune réponse n'ayant été apportée, les emplois sont aujourd'hui liquidés dans l'indifférence générale.

Pourtant, la responsabilité de la RATP ne fait aucun doute : dès l'origine, l'affiliation de l'association à l'entreprise est évidente : locaux situés au siège de la RATP, association présidée par un cadre de la RATP, conseil d'administration composé principalement de représentants de la RATP. Quant aux salariés de cette association, ils sont employés à des tâches pour la RATP, sous le contrôle des cadres et agents de maîtrise RATP... qui s'étonnent d'un déficit endémique que la RATP a elle-même engendré…

La vérité est plus simple : comme le confirme le cabinet " Audit et Assistance expertise ", dans son rapport de juin 2003, " la création de la CGEP (…) a donc été, dès l'origine, une manière de bénéficier d'une main d'œuvre compétente à bon marché, sans pour autant s'engager sur le long terme ".

Pour les élus communistes, les 300 salariés ont acquis une expérience reconnue par ces mêmes entreprises publiques (Championnats du monde d'athlétisme à Paris/Saint-Denis, Salons des maires, Salon de l'éducation, animation/encadrement d'élèves avec la Fondation RATP, Palais des Congrès de Paris, Palais de la Découverte, Opération Castor, etc.) pour leur savoir-faire en matière de médiation, d'animation de l'espace public.

Les entreprises publiques qui ont bénéficié de cet apport humain et professionnel pendant plusieurs années à un coût très réduit doivent aujourd'hui assumer leurs responsabilités et pérenniser ces emplois.

 

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