Conseil municipal du jeudi 16 décembre 2010  

Les Interventions de Lysiane Alezard


Délibération 1 - Cession du terrain de l’îlot 11.4 de la ZAC Forum de Seine à l’Ordre des avocats de Paris.

Implantation importante dans la mesure où il s’agit du premier établissement d’enseignement supérieur (après l’échec de celui d’une partie de la fac Dauphine) et qu’il implique l’arrivée de nombreuses personnes sur la commune. J’espère qu’il ne s’agit pas que d’une opération de prestige, destinée à améliorer (encore) l’image d’Issy les Moulineaux ; c’est le point sur lequel je souhaite quelques éclaircissements.


Il est question de 700 personnes en permanence sur ce lieu de formation mais aussi de 20000 journées de formation possibles dans l’année. Ce n’est pas banal, dans un quartier où se concentre la plupart des plus de 70000 salariés de la ville.

J’aimerais connaître vos projets en matière de services publics qui devront être générés pour répondre aux besoins des étudiants et des enseignants d’une part et des Isséens d’autre part (habitants et salariés).
- en matière de transports, pour éviter d’en rajouter encore en matière de trafic automobile, avez-vous envisagé, avec la Ratp et la Sncf, l’éventualité d’une augmentation de fréquence de certains transports (tram, bus, RER) ? Cela serait cohérent avec les ambitions affichées par les projets de transports relatifs au Grand Paris et permettrait de proposer une réponse à court et moyen termes.
- quelle offre culturelle nouvelle comptez-vous développer en direction de ce public notamment, mais aussi de la population dans son ensemble les soirs et week-ends
- quelle réflexion a pu être engagée dans le domaine des commerces de proximité ?

Enfin, j’avoue ne pas mesurer ce que vous entendez en disant que ce projet va accroître la « mixité sociale ». Dans quelle mesure, alors que le quartier est constitué de bureaux et de logements généralement de standing, l’arrivée d’étudiants du supérieur, souvent de milieu plutôt favorisé, va-t-elle contribuer à renforcer la mixité sociale ?


Délib 2 – Avis sur le réseau de transport public du Grand Paris


Cette délibération s’inscrit dans le prolongement de la loi du 3 juin 2010 sur le Grand Paris qui, sur la question des transports, a préconisé l’organisation d’un grand débat public national. Demandés par de nombreuses collectivités et associations franciliennes, ces 3 mois de consultation publique sont un élément important dans l’aménagement à venir de l’Ile de France. La participation nombreuse, voire très nombreuse aux plus de trente débats déjà tenus en atteste. Les réflexions émises dans les cahiers d’acteurs et entendues mardi dernier au Paci montrent, s’il en était besoin, que lorsqu’on associe les citoyens aux réflexions concernant leur présent et leur avenir, ils sont des plus présents.

La délibération qui nous est proposée aborde d’une part le projet du Grand Paris dans sa globalité et des considérations d’intérêt plus local, avec les projets transports pour notre commune, en lien avec GPSO.

La réflexion sur l’avenir de la métropole a été engagée avec l’élaboration pendant deux ans du Sdrif. Elle s’appuie sur un double constat, que reprend aussi la loi du 3 juin – et qui ne concerne pas uniquement les transports – la région Ile de France est confrontée à d’importants déséquilibres sociaux et territoriaux, d’une part entre l’est et l’ouest, d’autre part au sein de mêmes territoires ; elle doit aussi relever le défi environnemental pour les générations actuelles et à venir.

Concernant la question des transports, le GDPN a jugé bon de présenter les deux projets qui ont émergé ces dernières années – Arc Express, issu des réflexions du Sdrif et Le Grand huit, soutenu par le gouvernement. On peut regretter que le débat qui s’est tenu dans notre commune, qui fait l’objet de propositions dans les deux projets, n’ait porté que sur l’un d’entre eux. La question aujourd’hui n’est pas d’en opposer les tracés proposés, mais de voir ce qui permet de répondre aux enjeux majeurs posés à notre région : comment sortir de la saturation des transports existants, mailler l’ensemble du territoire, combler l’immense déséquilibre en matière de transports tout en relevant le défi environnemental et social ?

Comment, donc, juguler l’étalement urbain ? De ce point de vue, la proposition du pôle d’excellence autour de Saclay peut donner un signal inverse à celui affiché. La construction de bureaux et de logements dans cette boucle, autour de la gare prévue, pourrait encourager cet étalement urbain. En outre, la vision par pôles thématiques apparaît réductrice car elle ne prend pas en compte la grande diversité de chaque territoire. Elle laisse par ailleurs des territoires tenus éloignés des projecteurs du Grand Paris, qui ont le sentiment désagréable de ne pas faire partie du projet.

Pour répondre aux besoins en transports, de lourds investissements sont nécessaires à court, moyen et long termes. Où en est-on, de ce point de vue, des engagements de l’Etat ? Pour un projet (le Grand huit), évalué à plus de 23 milliards, l’Etat n’en avancerait que 4. Pour le reste, même si la loi évoque quelques pistes, le plus grand flou demeure. Notamment sur la proposition de transférer le fonds d’aménagement de la RIF aux collectivités.

Car la question des transports en Ile de France ne saurait se résumer à la rocade en débat. Pour tisser le réseau à travers toute l’Ile de France et ne laisser aucun territoire à l’écart des transports, des moyens permanents sont nécessaires dès maintenant. Voyons ce que la carence de l’Etat en la matière depuis des années (le Stif avant 2008) a entraîné de retards en matière d’investissements, qui sont si préjudiciables aux passagers franciliens ! La question des financements est donc bien posée.

Sur la globalité du projet, trois autres questions majeures ne trouvent pas réponse dans ce projet de délibération :
- qu’en sera-t-il de la question du foncier, notamment pour les collectivités qui ne passeraient pas convention avec l’Etat (pb sur le périmètre de 400m autour des gares)
- quelle restera la marge de manœuvre des maires et des collectivités territoriales en matière d’urbanisme et de logement ? La SGP n’a pas été convaincante sur ce point mardi.
- quelle conception de la concertation, de la co-élaboration de l’ensemble du projet avec les collectivités et les citoyens ?

En vue de co-élaborer l’ensemble des décisions avec les populations et les acteurs socio-économiques, je pense qu’il est aussi utile de s’appuyer sur le syndicat Paris métropole, qui est un syndicat de projets et d’études et s’appuie sur les collectivités territoriales et sur le travail mené par les dix équipes d’architectes, notamment en matière de transports.

Sur les enjeux plus strictement locaux, Issy est concernée par les deux projets. La commune et l’ensemble de l’agglo sont intégrés, mais Arc express, par le nombre de gares qu’il propose semble mieux répondre aux besoins. Il est plus que jamais nécessaire de sortir de la saturation du trafic et de désenclaver certains quartiers, notamment celui du Fort (pour aujourd’hui et a fortiori pour demain). L’anticipation est de mise sur ce point. A cet égard, je m’inquiète qu’une seule ligne de bus soit pour le moment prévue en renfort et que seulement deux entrées (et/ou sorties) soient envisagées sur cet immense ensemble. Les questions « fort » intéressantes posées sur le sujet mardi n’ont pas trouvé réponse ; or le temps presse. Je salue la confirmation de la demande de prolongement de la ligne 12, effectivement inscrite au Sdrif (j’y ai beaucoup insisté lors de la précédente mandature). Il serait juste de le préciser dans la délibération. Cette ambition a fait l’unanimité mardi. Elle a aussi le mérite de s’appuyer sur un tracé souterrain déjà techniquement étayé.

Parce que le projet Arc Express porte un projet régional susceptible, dans les 10 ans, d’améliorer la desserte de l’ensemble du territoire régional (bus, métros, trains), qu’il donne la priorité à la densité urbaine et à la qualité de vie, contre l’étalement urbain, il me paraît bien mieux adapté aux défis à relever. Il s’inscrit dans un projet de territoire fondé sur la résorption des inégalités pour une région qui ne soit pas qu’une métropole de la finance et des pôles d’excellence.

La délibération, telle qu’elle est proposée, nous prive d’une réflexion et de propositions qui seraient assises sur les besoins des Franciliens et des Isséens. Le pour ou contre un projet est bien réducteur par rapport aux ambitions à porter en la matière et par rapport aux idées d’une grande richesse émises lors des débats et sur les cahiers d’acteurs. Je pense donc que nous devrions repenser cette délibération, en présentant les enjeux et les défis posés, en exprimant les exigences relevant de l’intérêt général de la toute la région et de l’intérêt des Isséens. Ceci nous permettrait d’aboutir au meilleur projet.

Il nous faudrait aussi émettre un certain nombre d’exigences quant à :
- l’action contre l’étalement urbain,
- la réduction du temps logement-travail (en soutenant une politique de logement pour tous)
- le nécessaire travail en cohérence avec le Stif et le pilotage du projet par la Région
- des financements s’appuyant sur une contribution importante de l’Etat ainsi que sur le FARIF et le versement transport.

RETOUR ACCUEIL

 


Délib 3 Rapport d’activité du SIFUREP (syndicat intercommunal funéraire d’IDF)

Vous abordez la question de l’offre forfaitaire proposée par l’OGF (1256 euros), qui, dans les conditions de crise extrême que nous connaissons, peuvent soulager des familles (même si ce coût est loin d’être anodin). Comment ce forfait est-il valorisé par la collectivité et par le prestataire ? Dans un moment où l’on vient de perdre un être cher, on ne pense pas nécessairement à s’informer d’une telle possibilité si l’entreprise ne le propose pas systématiquement.

En soutien au vœu que présente ma collègue Gabrielle Santarelli, je persiste à penser que seule l’absence de volonté du gouvernement français fait encore obstacle à une baisse de la TVA (en attestent les déclarations de Christine Lagarde sur le sujet). Les institutions européennes ne sont pas en cause. D’ailleurs, grâce à l’intervention et la mobilisation des acteurs du Sifurep, ce taux de TVA a déjà été abaissé plusieurs fois.

 

RETOUR ACCUEIL

 


Délib 4 Approbation d’une convention avec le MAEE concernant la coopération décentralisée avec la ville de Dapaong (Togo)

Concernant les financements, on en peut que constater la faiblesse de l’engagement du MAEE qui, depuis plusieurs années, réduit son aide publique au développement. Compte tenu que pour les années 2011 et 2012, la totalité du financement n’est pas encore assurée, quelle garantie de mener à bien ce projet ?

Enfin, quel partage du projet avec les Isséens et avec les habitants de Dapaong : comment sont-ils associés ?

Et quelle expertise directement isséenne est sollicitée ?

Ce projet rappelle, s’il en était besoin, l’enjeu de l’accès à une eau potable pour tous les habitants de la planète, et donc que l’eau ne saurait être une marchandise.

 

RETOUR ACCUEIL

 

 

Délib 6 Primes de fonctions et de résultats

Arrêté du 9 octobre 2009

Le niveau de cette PFR est une chose, sa philosophie en est une autre. C’est cet aspect que je souhaite mettre en cause ce soir. La PFR est une pierre supplémentaire à l’édifice que le gouvernement a mis en place ou en chantier autour de la réforme/destruction de la Fonction publique (casse du statut, non remplacement d’un fonctionnaire sur 2…)

Ce la revient à légitimer entièrement l’individualisation totale des carrières, des parcours professionnels et des rémunérations. C’est l’institutionnalisation de la concurrence et de la compétition comme mode de relations entre fonctionnaires et la négation du fait que les missions de service public doivent être une œuvre collective pour être efficaces. Les effets sont lourds pour les personnels et désastreux pour les citoyens.
La logique qui sous-tend l’évaluation est aussi inquiétante pour la conception d’une fonction publique considérée comme une entreprise rentable comme une autre.
En outre, compte tenu de la baisse constante des budgets alloués à la rémunération des fonctionnaires, si certains trouveront un bénéfice à cette disposition, le plus grand nombre verra sa rémunération globale fondre encore un peu plus. Dans ce contexte, obtenir une bonne évaluation de son supérieur hiérarchique constitue un enjeu majeur pour la rémunération et la carrière.

C’est plutôt d’une revalorisation indiciaire que la Fonction publique a besoin, dans le cadre d’une refonte globale de la grille des rémunérations ; pas d’un dispositif qui génère des concurrences entre agents au lieu de leur nécessaire collaboration.

RETOUR ACCUEIL

 

Délib 13. Cession l’office public seine ouest habitat de l’ensemble immobilier sis 19-27 rue du Dr Lombard/rue du Père Natter.


Quelles seront les conséquences de cette cession pour les occupants, en terme de loyers et concernant les logements vacants : cela va-t-il améliorer la mixité sociale ? Qui va gérer les travaux éventuellement nécessaires dans chaque appartement ainsi que l’entretien des locaux ?

Quid de cette lourde commission due à la société Valream (Administration d’immeubles et autres biens immobiliers à Neuilly sur Seine, créée en 2008) qui a notamment acquis une réputation en contribuant à des ventes à la découpe (Antony) ?

RETOUR ACCUEIL

 


Délib 18 : Débat d’orientations budgétaires


Ce document est le prélude à un débat important qui doit marquer la réunion de ce conseil municipal, puisqu’il porte sur les choix, les priorités retenus par la municipalité pour l’année à venir et en conséquences, les financements qui s’y rattachent.

Vous êtes peu disert sur les conséquences catastrophiques de la réforme territoriale sur les collectivités, notamment du fait de la disparition de la taxe professionnelle. A telle enseigne d’ailleurs que même le rapporteur de la commission des finances, votre ami (politique) Gilles Carrez, s’est ému du surcoût que représentait cette mesure pour le budget de l’Etat ! Avec le projet de loi de finances 2011 et cette réforme, c’est le règne de la contrainte économique – pas pour les grosses entreprises, par pour les grosses fortunes, mais pour les collectivités et les citoyens. Pour notre commune, la compensation est-elle assurée à 100% en 2011 ? et en 2012 ? D’autant que le gouvernement a annoncé une gel de ses dotations aux collectivités pendant 3 ans… Un véritable arrêt de mort pour nombre de communes, pendant que les départements et les régions ne pourront lus lever l’impôt.

Vous relayez une obsession nationale en vous targuant de contribuer à la baisse de la dépense publique, à l’instar aussi des politiques européennes d’hyper austérité qui saignent déjà la Grèce, l’Irlande et le Portugal. Localement, cela donne une externalisation du personnel depuis 2004, avec les méfaits que l’on connaît (ou que l’on aimerait bien connaître) et qui me font m’interroger sur votre formule d’une masse salariale parfaitement maîtrisée – à quel prix pour les personnels et pour les Isséens ?

Cela donne aussi une frénésie de privatisation des structures de la petite enfance ou d’ouverture de crèches privées. Tout récemment, les Isséens et les habitants de GPSO ont pu apprécier les conséquences de la RGPP qui vous est chère et d’une intercommunalité qui fonctionne sur les mêmes principes de restriction de la dépense publique : plus assez d’agents de l’équipement pour déneiger, seulement 200 agents déployés pour 309000 habitants dans un épisode météo certes pas exceptionnel d’une ampleur nécessitant une réponse autrement adaptée !

Concernant le chapitre des entreprises, on a bien le tableau de celles qui arrivent (et qui augmentent encore le rapport salariés/habitants qui commence à créer d’importants déséquilibres). On voit moins celles qui partent ou sont en partance (où est passé Hewlett Packard dans ce palmarès ? que va devenir Stéria ?)

Si la maîtrise budgétaire peut être une qualité, comment la mettre au service de tous les Isséens, dans une période difficile pour la plupart des habitants, en développant les services publics, l’action sociale, les projets culturels… On ne saurait s’en tenir au projet du Fort et à la dématérialisation des documents.

Je nuancerais aussi la fierté d’augmenter le montant des subventions aux associations, car un examen détaillé montre qu’elles concernent surtout de grosses structures municipales ou para municipales et très peu des associations citoyennes (pas de budget pour des salles de réunion et de créations de projet).

Enfin, concernant GPSO qui apparaît pour la première fois en tant que tel dans le DOB, il serait intéressant de connaître, par exemple, si le faible pourcentage des dépenses consacrées au logement par la municipalité trouve un écho dans le budget qui serait dépensé par l’agglo sur ce poste.