Contre-sommet
de Copenhague
La tenue du sommet de Copenhague pourrait constituer un événement
planétairemajeur puisque le texte qui en sortira remplacera
le protocole de Kyoto. Un traité que les États-Unis
n’avaient pas ratifié et qui est jugé aujourd’hui
insuffisant et pas assez contraignant.
Or, selon le Groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution
du climat, « si rien n’est fait, le réchauffement
climatique pourrait atteindre 4°C à la fin du siècle,
alors qu’il est impératif de le limiter à
moins de 2°C ».
Un
constat qui fait consensus.
Chacun semble prendre la mesure des dangers inhérents au
réchauffement climatique désertification, inondations,
famines, migrations... Mais personne, en particulier les pays
les plus pollueurs, ne semble en tirer les conséquences
pour son propre mode de développement.
Les États-Unis et le Japon proposent pour 2020 des objectifs
bien en deçà de ce qu’il faudrait. L’Union
européenne semble un peu plus ambitieuse mais ne s’impliquera
pas sans l’engagement des principaux pays pollueurs. Sarkozy
s’agite beaucoup mais propose de renvoyer le problème
à 2050. Quant aux pays émergents, ils invitent les
pays industrialisés à montrer l’exemple. Chacun
renvoyant la balle aux autres,
Copenhague risque d’accoucher d’une souris.
C’est pourquoi, pour de nombreuses organisations –
dont le PCF –, il est urgent que les peuples s’en
mêlent et exigent de la part de chaque Etat des engagements
réels en matière de réduction des gaz à
effet de serre et par voie de conséquence de développement.
C’est le sens des actions qui se mènent partout dans
le monde et qui convergeront dans la capitale danoise à
l’occasion d’un contre-sommet dont la manifestation
du 12 décembre constituera l’un des temps forts.
Une délégation du Parti communiste français
conduite par Pierre Laurent (coordinateur national) et Hervé
Bramy (responsable du collectif écologie) se rendra à
Copenhague du 11 au 13 décembre afin de participer aux
différentes initiatives dont une rencontre importante initiée
par le PGE.
Cette délégation sera porteuse de propositions précises,
dont celle de « considérer les ressources naturelles
comme biens communs de l’humanité et non comme une
marchandise source de profit ». Ce qui, pour le PCF, implique
de stopper les directives européennes de libéralisation
visant à soumettre l’énergie aux exigences
des marchés financiers. Elle défendra aussi le «
droit à l’énergie pour tous », avec
comme corollaire la mise en œuvre d’un vaste plan de
recherche sur les énergies non émettrices de gaz
à effet de serre.
Elle proposera enfin « la création d’une Agence
mondiale de l’environnement » afin de rendre cohérent
le développement durable de la planète en matière
sociale et environnementale. Autant de mesures qui, pour le PCF,
appellent à un dépassement du système productiviste
capitaliste actuel.