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Décidément, la Municipalité a une curieuse façon de lutter contre le manque de place en crèche : dans tous les domaines, elle semble s'évertuer à accentuer la casse sociale en privatisant ! Cette ouverture
au secteur privé des structures daccueil à
destination de la petite enfance, offre de jolies perspectives
libérales à certaines entreprises. Selon léquipe
municipale, éthique et économie y feraient, paraît-il,
bon ménage. Bien sur, les entreprises concernées jurent sur lhonneur mesurer les enjeux et la déontologie particulière à observer. Ainsi les entreprises de services à la personne disposeraient du personnel qualifié. Mais de quoi sagit-il ? Dapprendre
aux agents commerciaux comme aux responsables de services à
entendre les remarques des parents, des usagers devenus des clients.
Dabord
en profitant massivement des crédits publics qui manqueront
cruellement pour réaliser des crèches publiques.
Face à
la concurrence, ces sociétés de prestations nauront
dautre choix que de multiplier la flexibilité. Autre contrainte de taille pour les nouveaux parents : les bébés de moins dun an, plus gourmands en personnel, ne sont pas accueillis. Rentabilité oblige. De surcroît, remarquons que les crèches dentreprise sont liées à l'emploi. Car elles sont réservées aux salariés des entreprises qui les financent et les employeurs aggraveraient la pression en terme de demandes d'heures supplémentaires. Tout cela peut
faire craindre à Issy, un abandon des crèches municipales,
alors que certaines ont déjà été
cédées au privé faute de personnel qualifié. Il est vrai quils
pallient aux carences publiques dans un domaine qui pourrait
être assuré par les pouvoirs publics. Cette situation constitue une nouvelle illustration du désengagement de lÉtat, ici comme dans dautres domaines, qui pose la question de fond, de la nécessité de réinvestir massivement avec des crédits publics dans laction sociale et laide à la personne. décembre 2005 |