DECLARATION DE MARIE GEORGE BUFFET AU SOIR DU SECOND TOUR DES REGIONALES

   Ce soir, le peuple de gauche remporte une grande victoire. Pour y avoir pleinement contribué, les communistes s'en réjouissent profondément.

Cette victoire a une très importante signification politique. Les françaises et les français ont confirmé et considérablement amplifié leur vote de mécontentement et de colère. Une majorité d'entre eux avaient soutenu les luttes des chômeurs, des enseignants, des chercheurs, des intermittents, des infirmières, de celles et ceux qui, depuis le printemps derniers, se mobilisent pour défendre l'emploi, les retraites, les services publics, les acquis sociaux et démocratiques auxquels la droite s'en prend avec une violence systématique. Aujourd'hui, ce soutien s'est exprimé dans les urnes.

La politique Raffarin est désavouée. Non seulement le gouvernement doit l'entendre ; mais la démocratie implique qu'il en tire les conséquences. Le Président de la République et le Premier ministre doivent remettre en question la convention UNEDIC qui réduit scandaleusement l'indemnisation des chômeurs et des intermittents du spectacle, renoncer à présenter le 8 avril au Conseil d'Etat leur projet de privatisation d'EDF-GDF, ouvrir de véritables négociations sur l'assurance maladie, donner satisfaction aux revendications légitimes des chercheurs, rouvrir enfin un dialogue sérieux avec les partenaires sociaux sur la réforme du système des retraites.


Si la droite n'entendait pas cet appel et persistait dans ses orientations, si elle faisait le choix irresponsable de gouverner contre l'expression du suffrage universel, elle prendrait une immense responsabilité dont il est impossible aujourd'hui de mesurer les conséquences.

Dans tous les cas, les régions et les départements conservées ou conquises contre la droite doivent devenir autant de pôles de résistance contre son entreprise de régression sociale et démocratique qu nous ferait revenir des décennies en arrière.

Les élu-e-s communistes s'y emploieront sans relâche et tiendront leur engagement de porter dans les assemblées départementales et régionales les exigences qu'elles et ils ont soutenu dans la rue. Elles et ils tiendront leur engagement d'accomplir tout leur mandat en lien permanent avec celles et ceux qui les ont élus, et de faire progresser ainsi une pratique moderne, participative, de la démocratie.


A l'occasion de ces élections, les communistes ont mené une campagne enthousiaste qui a contribué dans tout le pays au succès de la gauche contre la droite. Certes, le résultat des cantonales, qui est comparé au dernier scrutin, de 1998, montre que le recul enregistré depuis lors n'est pas totalement rattrapé. Mais dans l'ensemble, les élections des 21 et 28 mars indiquent un réel début de redressement du Parti communiste, reconnu par tous.
C'est pour moi un encouragement à poursuivre dans cette voie nouvelle qui vise à rassembler politiquement, dans la diversité de leurs opinions et engagements, les femmes et les hommes qui veulent mieux résister à la politique de la droite et Medef et ouvrir une alternative à gauche.
Plus que jamais, il faut pour cela que la gauche ait le courage d'affronter les diktats de la finance et du Medef, et de répondre enfin aux attentes populaires.


Ce soir à nouveau, au nom de toutes et tous les communistes, des militantes et des militants syndicalistes, associatifs, féministes, écologistes, altermondialistes qui se sont engagées ensemble dans cette démarche politique nouvelle, je veux remercier les électrices et les électeurs qui ont choisi de soutenir nos efforts, et leur dire que nous les poursuivrons et amplifierons.
Dans les luttes et dans les urnes, dans l'action et les propositions concrètes, le Parti communiste français continuera à construire à gauche une dynamique sociale et politique capable d'ouvrir un nouvel espoir pour notre peuple

28/03/2004

 

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