Les
classes populaires sont durement touchées par la crise.
L’inquiétude pour l’avenir grandit. La politique
du pouvoir est plus que jamais au service des privilégiés.
L’heure est à la riposte. Les organisations signataires
de cet appel défendent des propositions pour une autre
politique, et s’engagent dans le soutien et la participation
aux mobilisations, notamment à la journée interprofessionnelle
de grèves et manifestations du 29 janvier.
En
deux mois, le nombre de chômeurs a augmenté de plus
de 100 000. Dans les entreprises privées, sous couvert
de crise, les plans de licenciements se multiplient et le chômage
partiel touche des secteurs entiers. Les intérimaires et
l’ensemble des précaires sont touchés de plein
fouet. La remise en cause des droits des chômeurs continue.
Au nom de la lutte contre « les déficits »,
le pouvoir a réduit les budgets publics, a privatisé,
mis en concurrence « libre et non faussée »
les services publics. C’est un véritable plan de
mutation libérale et de privatisation qui s’accentue
avec les suppressions d’emplois publics.
Le
gouvernement il y a encore quelques mois nous annonçait
que « les caisses sont vides ». Depuis il a trouvé
des centaines de milliards (plus de 428 milliards d’euros)
pour sauver les banques, assurances et autres organismes financiers.
Les divers « plans de relance » ici et là dans
le monde n’ont qu’un seul objectif : maintenir les
profits des grands groupes capitalistes. La crise est une crise
européenne et mondiale. Dans ce contexte, nous devons également
nous mobiliser pour une Europe sociale, écologique, démocratique,
féministe.
Des
résistances existent ! Des salarié-e-s se mobilisent
contre les licenciements, organisent des manifestations avec le
soutien de la population. Les mouvements dans l’Education
Nationale, notamment des lycéen-ne-s et de leurs professeur-e-s
montrent qu’il est possible de faire reculer ce gouvernement.
Des familles mal-logées ou sans logis se battent pour l’application
de la loi de réquisition des logements vides. Les salarié-e-s
sans papiers poursuivent la lutte pour leur régularisation.
Nous sommes parties prenantes de toutes ces résistances
et nous nous inscrivons dans les prochaines mobilisations de janvier,
Education Nationale le 17, Santé et Hôpital Public
le 24, grève interprofessionnelle et manifestations de
masse du 29 janvier.
Une
autre politique est possible, en s’attaquant aux profits
et à la spéculation financière, en remettant
en cause la rémunération du capital. Il faut donner
la priorité aux salaires et aux droits sociaux, mettre
à contribution les profits et les dividendes versés
aux actionnaires, en remplaçant le « bouclier fiscal
» pour les privilégié-e-s et les spéculateurs
par le bouclier social permettant au plus grand nombre de vivre
mieux.
Nous
exigeons l’augmentation des salaires, du SMIC, du minimum
vieillesse et des minima sociaux. Nous proposons l’annulation
du paquet fiscal de l’été 2007 ; une redistribution
du budget de l’Etat pour répondre aux besoins sociaux
et développer les services publics à tous les niveaux
; une réforme de la fiscalité afin que les entreprises
ne puissent plus, comme aujourd’hui, privilégier
la spéculation au détriment de l’emploi et
des conditions de travail.
Nous
nous opposons aux licenciements, exigeons le droit de veto suspensif
des salarié-e-s sur les licenciements. Nous exigeons le
maintien du contrat de travail, le maintien de l’intégralité
des revenus et des droits des salariés mis au chômage
technique.
Nous
réaffirmons le principe du CDI comme référence
du contrat de travail dans le privé et de l’emploi
statutaire dans le public. Nous défendons les reprises
autogestionnaires d’entreprises par les salarié-e-s.
Nous refusons toute aide publique aux entreprises qui licencient.
Nous
agissons pour la suppression des paradis fiscaux, pour une appropriation
publique du système de crédit permettant une autre
politique d’investissement au service de l’emploi,
du logement social, des services publics et de projets prenant
en compte l’urgence écologique.
Nous
voulons remettre en cause le pacte de stabilité et les
directives européennes de privatisation ; agir pour un
nouveau type de développement ; pour combattre toutes les
formes de discrimination qui affectent le champ social ; pour
créer des emplois utiles sur le plan social et écologique.
Nous proposons de dégager les moyens nécessaires
à des objectifs de production économes en termes
d’énergie et producteurs d’emplois notamment
dans le domaine de l’environnement, des transports collectifs,
du secteur des énergies renouvelables et du soutien à
l’agriculture paysanne.
Nous
voulons rompre avec les logiques financières développées
par l’Union européenne et ses institutions, en particulier
la Banque centrale européenne.
Nous
refusons les suppressions d’emplois dans le secteur public,
exigeons l’annulation des 30.000 suppressions de postes
décidés, le retrait de la privatisation de la santé
(loi Bachelot), la création d’emplois socialement
utiles (Santé, l’Ecole, Poste, Recherche, et de nouveaux
services publics, du logement, de la petite enfance, etc.) Nous
agissons pour la réduction du temps de travail sans flexibilité
ni annualisation avec embauches correspondantes.
Les
grèves et manifestations comme celle du 29 janvier expriment
les colères et amplifient les luttes. Une riposte populaire
d’ensemble est urgente. Nous nous engageons à mettre
toutes nos forces au service de la convergence des luttes contre
les licenciements, la vie chère, le chômage et la
précarité, et pour la défense et l’élargissement
des services publics. C’est le moment !