UNIVERSITE PARIS X

REPUBLIQUE FRANCAISE
CONSEIL GENERAL DES HAUTS-DE-SEINE
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SEANCE DU CONSEIL GENERAL
DES 18 & 19 DECEMBRE 2003

 

RAPPORT N° 03.

ATTRIBUTION D'UNE SUBVENTION DEPARTEMENTALE
D'INVESTISSEMENT A L'UNIVERSITE PARIS X - NANTERRE
POUR LA RESTRUCTURATION DE LOCAUX

 

INTERVENTION DE CATHERINE MARGATE

 

Monsieur le Président, cher(e)s collègues,

Il nous est proposé d'allouer une subvention d'investissement à l'université PARIS X pour la restructuration de l'un de ses amphithéâtres en salle polyvalente de 1000 places. Le département participe à hauteur de 458 000 € pour cette opération qui s'élève à 1 222 000 €.

Nous voterons bien évidemment ces crédits mais comment ne pas les rapprocher des 2 878 860 € votés en juin dernier au Pôle Léonard de Vinci pour la création de deux salles d'enseignement et d'examen d'une capacité de 430 personnes.

Comment ne pas comparer la situation des 32 000 étudiants de Paris X qui s'entassent dans un campus, qui même s'il se transforme, était prévu à l'origine pour 18 000 étudiants et ceux du Pôle et de ses établissements associés, 3 500 à 4 000 étudiants selon les sources, qui bénéficient de locaux spacieux et de qualité de 50 000 m², de moyens de communication, d'équipements et d'infrastructures modernes.

A l'occasion de ce rapport, nous voudrions rappeler la situation des étudiants de notre département qui sont, tout comme dans l'ensemble du pays, confrontés à trop d'échec, trop d'inégalités, trop de décisions prises sans qu'ils puissent dire leur mot : locaux exigus, budgets misérables, aides sociales symboliques, petits boulots de misère pour financer leurs études, trop peu de logements étudiants, les cités universitaires étant devenues souvent précaires et inadaptées.

Une situation qui pose avec acuité la question de l'enseignement supérieur dont a besoin notre pays.

Si l'on veut que chaque jeune puisse accéder à la fois aux formes les plus élevées de la connaissance et à des qualifications donnant accès à des emplois au contenu riche et rémunérateurs ; construire des enseignements qui intègrent toutes les dimensions technologiques et fondamentales ; permettre des formations à vocation technologique et professionnelle jusqu'au niveau le plus élevé, l'enseignement supérieur a besoin d'une démocratisation puissante.

Le choix est le suivant : ou bien l'université reste un instrument réservé à l'élite et elle se condamne à l'étiolement, ou bien elle devient un outil de formation qualifiante, initiale et continue pour l'ensemble de la société en les irriguant en permanence et pour tous les citoyens, des problématiques les plus neuves et des savoirs faire les plus avancés.

Nous considérons, pour notre part, que l'université doit devenir dans le cadre du service public, un instrument important de la formation tout au long de la vie, jouer un rôle pour la promotion sociale des salariés, favoriser la mobilité des salariés qui le souhaitent.

Il faut former, éduquer des individus libres et autonomes, cela suppose de se donner les moyens de lutter contre les inégalités à l'école et dans la société, de poursuivre la démocratisation de l'université. Il devient impératif de doubler le budget de l'enseignement supérieur, de recruter du personnel enseignant et IATOOS à la hauteur des besoins, d'améliorer la vie étudiante avec un véritable statut comportant, entre autres, la gratuité réelle des études.

La réforme universitaire engagée par le gouvernement tourne le dos à ces exigences. Avec l'autonomie des universités, il s'agit de franchir une étape décisive dans leur mise en concurrence. Cette réforme se situe dans la logique libérale de démantèlement du service public sous couvert de décentralisation.

Il en va de même avec la réforme des diplômes (licence, mastère, doctorat). C'est la mise en œuvre de la politique de libéralisation au niveau européen. La mise en cause du caractère national des diplômes va générer une aggravation des inégalités avec, en filigrane, la destruction des conventions collectives à travers des formations professionnelles reconfigurées. Les seuls diplômes qui seront délivrés seront licence : bac +3, mastère : bac +5, doctorat : bac +8. Ce qui est en jeu, c'est ce découpage 3 - 5 - 8 qui, en lieu et place des conventions collectives, ne recouvrira plus que les compétences acquises par chaque individu.

A l'inverse de la marchandisation programmée, nous pensons qu'il faut défendre la cohérence du service public pour que l'éducation soit mise au service du développement du partage et de la mise en commun des connaissances qui constituent, aujourd'hui, des enjeux majeurs de société.

La situation de quelques-unes des universités et des IUT des Hauts de Seine ayant fait l'objet de rapports devant cette assemblée et un poste d'administrateur venant d'être créé afin " de développer et suivre les relations avec l'enseignement supérieur et la recherche dans le département ", ne pourrions-nous pas avoir connaissance d'un état des lieux des établissements des Hauts de Seine, de leurs besoins et des relations entretenues avec le Conseil Général ?


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