Le gouvernement
a fait approuver par sa majorité parlementaire mardi 15
novembre 2005 à l'Assemblée nationale son projet
de loi visant à prolonger pour trois mois l'état
d'urgence.
Le Parti communiste
français est en opposition totale avec cette mesure. Les
député-es communistes ont voté contre.
Décréter
l'urgence sociale pour s'attaquer résolument aux racines
du mal
A l'heure
où les violences sont en très net reflux, cette nouvelle escalade
du tout sécuritaire ne peut-être perçu que
comme une fin de non recevoir aux exigences sociales que cette
crise révèle une nouvelle fois.
Tous les observateurs notent que l'une des causes les plus profondes
du mal-vivre, du sentiment d'injustice et de la révolte
parmi les populations des quartiers populaires est l'ampleur
et la violence des discriminations de toutes natures qui les
frappent. Ceci est dramatiquement vrai pour la jeunesse : logement,
emploi, formation, transports, respect, citoyenneté.
C'est là
qu'il faut porter l'effort national, faire preuve de courage
et de détermination ! Mettre des moyens exceptionnels
tout de suite !
Les violences
contre les personnes, les biens publics ou privés sont
inacceptables et devaient être combattues.
Le dialogue conduit avec courage et passion par de très
nombreux élus, militants associatifs, travailleurs sociaux,
citoyennes et citoyens de tous âges des cités avec
les jeunes en colère a beaucoup contribué à
faire reculer la violence et à ouvrir la voie d'une expression
politique démocratique des souffrances et attentes des
populations.
Quant aux propos
du Président de la République tenus lundi 14 novembre
à la télévision, s'ils concèdent
à la nécessaire lutte contre les discriminations
en parole, ils revendiquent le recours à l'état
d'urgence prolongé sans rien proposer de concret pour
atteindre les racines du mal. L'instauration annoncée
de l'apprentissage dès 14 ans et d'un service civil est
inadaptée et régressive. Quant
à l'obligation rappelée vis à vis des maires
de droite qui refusent de construire des logements sociaux à
hauteur de 20% comme en fait obligation la loi, que n'en convainc-t-il
pas d'abord ses " barons ", Sarkozy, Raoult et tant
d'autres qui s'assoient allégrement sur celle-ci par égoïsme
de nantis.
Ensemble, retrouvons-nous
pour l'annulation de l'état d'urgence, pour
exprimer l'exigence d'urgence sociale.
Mercredi 16 novembre, 18H30, métro Saint Michel
à Paris à l'appel de nombreuses organisations politiques
de gauche, syndicales et associatives
Marie-George Buffet, Secrétaire
nationale du PCF, Alain Bocquet, Président du groupe communiste
à l'Assemblée nationale et Nicole Borvo, Présidente
du groupe communiste au Sénat ne se sont pas rendus à
la réunion convoquée à Matignon, par Dominique
de Villepin, mardi 15 novembre, réunion alibi visant à
faire cautionner la prolongation de l'état d'exception.
C'est encore une fois, le renforcement de l'arsenal répressif
attentatoire aux libertés de tous qui est choisi alors
que la situation exige de décréter l'urgence sociale. |
Le 2e rapport
de l'observatoire sur les Zones Urbaines Sensibles (ZUS), publié
le 24 octobre 2005, pointe l'absence totale d'ambition pour les
quartiers populaires, les cités des grandes agglomérations
: un taux de chômage deux fois supérieur à
la moyenne nationale, un manque de moyens grave et récurent
du système de santé ou de l'école. |
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