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Un projet de constitution européenne était annoncé. Il est désormais gelé pour plusieurs mois. Les désaccords entre les 25 gouvernements de l'Europe élargie ne portent pas sur la concurrence ou sur ses conséquences contre les services publics, la santé, l'école, la culture, tous relégués au rang de simples marchandises. La répartition du pouvoir - ce qu'on appelle " la majorité qualifiée " - a posé davantage problème Les communistes
avaient clairement dénoncé l'institutionnalisation
de la loi du marché dans ce projet de constitution, et
réclamé un référendum. Nous ne nous
réjouissons pourtant pas de cette crise. Nous pensons
qu'il est temps de reconnaître le décalage énorme
entre les attentes des citoyens européens et les règles
de l'Europe actuelle. On nous avait promis la croissance grâce
à l'euro, mais tout le monde constate aujourd'hui que
l'économie européenne est dépendante du
dollar et que la guerre économique joue contre l'emploi. Comment reprendre les " fondamentaux " du traité de Maastricht sans faire de bilan ? A croire que les déréglementations tous azimuts ne provoquent aucun ravage, aucun désespoir, aucun gâchis ! Et la sécurité aérienne, maritime ? et les plans de licenciements massifs à travers toute l'Europe ? et les baisses drastiques de dépenses publiques au détriment de l'éducation, de la santé ? et le mépris à l'OMC à l'égard des pays en développement ? et l'emprise des marchés financiers et des actionnaires sur l'emploi et l'activité industrielle ? et la politique ultra-sécuritaire, de fermeture des frontières, des " charters collectifs " ? et l'alignement sur la politique impériale et guerrière des Etats-Unis ? Les seuls à tirer profit de la poursuite de cette politique serait les grands patrons du continent comme les populistes et les démagogues de tout poil. Communistes,
nous militons pour des orientations et des institutions européennes
radicalement nouvelles. Pour une véritable alternative
à cette Europe libérale. C'est aux salariés,
aux chômeurs, aux jeunes, aux hommes et aux femmes de toute
l'Europe qu'il incombe de relever ce défi. Salle Gabriel Péri à Bagneux (13, av. Gabriel Péri) Yasmine BOUDJENAH, députée européenne du PCF et Alain LECOURIEUX, membre du conseil scientifique d'ATTAC |