C'est
en présence de sa famille et d'une foule de plusieurs centaines
de personnes que nous avons accompagné ce lundi 1er Septembre
notre camarade et ami Guy Ducoloné à sa dernière
demeure ou il repose au coté de sa femme, Madeleine Vincent,
décédée en 2005.
Devant un parterre d'anonymes , de personnalités de la
résistance, politiques (ministres et anciens ministres,
président du conseil constitutionnel, députés,
maires..) des hommages émouvants ont été
rendu par ses camarades de la déportation, du camp de Buchenwald
et par ses camarades du Parti Communiste Français
Voici
le texte de l'hommage de Lysiane Alezard au nom des communistes
d'Issy les Moulineaux :
Mesdames,
Messieurs,
Cher Daniel,
Il
est bien difficile de rendre un hommage à la mesure de
cette personnalité locale et nationale si marquante, si
attachante. Guy n’aimait pas se mettre en avant.
Mais
avec tous ses camarades communistes, nous voulons dire tout ce
qu’il nous a apporté comme militant, mais aussi ce
que cette ville d’Issy qu’il aimait tant et depuis
si longtemps lui doit. C’était un honneur de compter
parmi ses amis.
Vous
me permettrez de m’adresser une dernière fois à
lui.
Très
cher Guy,
Lorsque
l’on se réclamait de toi dans nos contacts dans les
quartiers, au-delà de l’opinion de chacun, les éloges
étaient toujours unanimes : Guy Ducoloné ? Quel
homme remarquable, respectueux, chaleureux, proche des gens !
Tu semblais inusable et ta popularité éternelle.
Durant
plus d’un demi-siècle, tu as été de
toutes les luttes sociales et politiques d’Issy les Moulineaux-
l’avocat de la cause arménienne, le lutteur infatigable
auprès des salariés de nos entreprises, le défenseur
des transports pour tous, de l’hôpital Corentin Celton.
Tu
as été, sans relâche, un élu de terrain
très présent dans la ville, allant même jusqu’à
tenir une permanence tournante dans les cafés, pour aller
à la rencontre des citoyens. Avec cette élégance
et cette décontraction qui te caractérisaient. Ta
voix chaleureuse, ton souci des habitants, tes plaisanteries faisaient
le reste.
Doué
d’une éloquence peu commune, tu étais intransigeant
dans le débat politique, mais avec un profond respect pour
ton interlocuteur, quel qu’il soit, avec cette volonté
de convaincre, de toujours faire triompher la justice et le droit.
Ton
engagement local fort s’inscrit dans les valeurs du serment
que tu as fait et lu à Buchenwald, un matin d’avril
1945, pour un monde de justice et de paix. Un engagement constant,
sans faille.
A
titre personnel, comme petite-fille de déportée,
j’ai été marquée par ton souci constant
de faire connaître la vie et l’engagement des déportés
et résistants de la ville, notamment auprès des
jeunes.
Ton
idéal communiste chevillé au corps, ton souci d’être
au plus près de tes amis isséens, ta tournée
de l’Humanité dimanche dans ton quartier t’ont
amené à faire des miracles jusqu’à
ton dernier souffle.
Cher
Guy, je ne trouve pas la force de rire, comme tu savais si bien
le faire, même dans les moments difficiles !
Merci
en tout cas de nous avoir tant apporté, de m’avoir
tant appris. Nous ferons tout pour être dignes de toi, en
poursuivant ton combat pour un monde meilleur.
Au
moment de te quitter, notre seule consolation est que tu vas retrouver
celle avec qui vous ne faisiez qu’un, ta chère Madeleine
qui t’a quittée trop tôt.
Nous
perdons un homme exceptionnel, un ami.
Je
pense à toute sa famille, et tout particulièrement
à toi Daniel, qui perd un père si attachant et qui
t’aimait tant.