60éme anniverssaire de la libération

hommage a Corentin Celton

Hommage à Corentin Celton
Vendredi 27 août 2004
60è anniversaire de la Libération

Lysiane ALEZARD
conseillère municipale, conseillère régionale

Monsieur le Directeur,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,

 

C'est avec une grande émotion que je m'adresse à vous pour honorer la mémoire d'un homme d'engagement, d'un homme courageux, d'un homme qui n'a eu de cesse d'agir pour une société plus humaine.

Corentin Celton n'a rien d'un héros lorsqu'il arrive de sa Bretagne natale, et devient agent hospitalier, à Saint-Antoine puis aux Petits ménages (qui porte depuis 1945 son nom). Il y est délégué syndical, mais aussi militant communiste. Avant la guerre, il est secrétaire de la Fédération CGT des services publics. Il y défend déjà l'idée d'un droit à la santé et de conditions de travail dignes. Mobilisé en 1939, sa conduite lui vaut l'attribution de la croix de guerre.

C'est naturellement qu'il entre dans la Résistance et anime, clandestinement, un comité de la Résistance du personnel hospitalier. S'il est arrêté en mars 1942, c'est sur dénonciation du Directeur de l'Assistance publique du moment, M. Gas. Il lui signe là son arrêt de mort - condamné à quatre ans de prison, Corentin Celton sera fusillé au Mont Valérien en décembre 1943, après avoir enduré les conditions impitoyables de la prison de la Santé.

Soixante ans après, l'actualité du combat de Corentin Celton, confronté à la barbarie nazie, je la trouve dans les propos qu'il a écrits quelques heures avant d'être fusillé : " j'ai lutté pour un monde meilleur. Il me reste ma fierté, au moment où je vais payer de ma vie mon attachement à mon idéal politique ".

C'est précisément au moment où l'on célèbre, à juste titre, l'action de la Résistance, des résistants - responsables de réseaux ou citoyens de l'ombre - que l'un des plus grands acquis de la Résistance, la Sécurité sociale, se trouve remise en cause. En avril 1944, alors que les combats font rage, des citoyens de tous horizons, unis au sein du Conseil national de la Résistance par la volonté de libérer la France du joug nazi, ont eu l'audace extraordinaire de penser un système, je cite " visant à assurer à tous les citoyens des moyens d'existence dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail. " Comment accepter qu'il soit mis à mal ?

L'actualité de la Résistance, aujourd'hui, c'est bien le refus d'un recul du progrès social. C'est aussi le rejet des idées de haine, l'antisémitisme et le racisme. De ce point de vue, tout acte de mémoire reste décisif.

C'est enfin un engagement au service de l'intérêt général, fait de générosité, d'abnégation, de respect et de tolérance. Le monde de 2004 en a bien besoin.

A quelques semaines de l'inauguration du nouvel hôpital, je crois que nous pouvons tous être fiers qu'il porte le nom de Corentin Celton. Gageons qu'ensemble, élus, personnels hospitaliers, patients, nous saurons préserver l'idéal de cet homme, en développant un grand service public de la santé.

 

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