Jean Francois Boyé
Née dans un climat polémique,
cette loi est le résultat de la lente et difficile progression
d'une pensée autonome. Ainsi, l'autorité
publique qui procède de la souveraineté du peuple
ne peut être soumise à aucune forme de tutelle extérieure.
Intimement liée à l'histoire de la France, la loi
de 1905 porte la marque de son pays de naissance.
Dans une nation qui a été marquée
par les guerres de religions, la laïcité fait de
la République un espace accueillant toutes les représentations
du monde.
Ainsi, la laïcité est un idéal positif, un
concept social mobilisateur, un élément d'un projet
de société reconnaissant le droit à chacun
de croire ou de ne pas en dieu.
Elle fait encore l'objet de débats chez nous dans une
société de plus en plus empreinte de diversités
ethniques et culturelles.
Certains, par ambitions électoralistes,
voudraient remettre en cause le pacte républicain en le
faisant dériver vers un dangereux communautarisme.
De même, les choix du gouvernement sont
inquiétants. En s'attaquant aux services publics et aux
droits sociaux, ils favorisent la progression des discriminations
et donc les replis identitaires.
Pourtant, les principes de liberté de
conscience, de culte et de pensée que garantit la loi
de 1905 font consensus. Elle permet l'intégration et l'organisation
des confessions religieuses. Elle est le socle sur lequel peut
se développer une éthique du vivre ensemble par
le dialogue.
Une chance inestimable
pour la démocratie à condition que la cassure sociale
ne pousse pas des communautés à la désespérance
et au rejet des valeurs de la République.
décembre
2005
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