Démocratie, citoyenneté
et jeunesse isséennes

On pourrait ne pas relever, faire comme si de rien n'était. Et pourtant, les mots sont significatifs et symptomatiques.
Le 17 décembre, le maire d'Issy-les-Moulineaux injuriait publiquement des membres de l'opposition.
Nous ne reprendrons pas ici ses mots qui ne font pas partie de notre langage.
C'était à l'occasion des 40 ans du Clavim. Tout un symbole. Le Clavim (Cultures, loisirs, animations de la ville d'Issy-les-Moulineaux) est une association de la ville dédiée à la jeunesse. En ce jour festif, devant un parterre d'élus dont un ministre, une députée (certes de son bord), l'ancien défenseur des droits, d'associations, de représentants divers et variés, le maire n'a pu s'empêcher dans un contexte inaproprié et sans raison d'insulter des membres de l'opposition en l'occurence le Collectif Ecolo et Social dont le PCF fait partie.
Ce qui est regrettable, ce sont des propos injurieux tenus par l'édile de la ville devant la jeunesse sur des adversaires politiques. Adversaires et non ennemis.
On se demande pourquoi tant de mépris et de haine. Surtout devant la jeunesse. Car cela est un exemple regrettable pour ne pas dire dommageable à l'image de ce que devrait être la démocratie et la citoyenneté.
La démocratie est pour nous un débat d'idées, de visions du monde qui s'affrontent, s'argumentent, se discutent et se tranchent. N'en déplaise à certains, nous avons été élus pour porter cette voix différente et qui doit apporter ses idées aux débats publics.
La citoyenneté c'est le droit de participer aux affaires de la cité, de choisir, d'élire et de se présenter à des élections. Avec toutes les imperfections que peut connaitre notre système démocratique, c'est une chance et un honneur que de pouvoir y participer. Et chacun devrait s'en féliciter. Alors pourquoi porter des propos dignes du caniveau ?
Les oppositions ont l'habitude du mépris de la majorité en conseil municipal. C'est regrettable car symptomatique d'un système de domination qui ne dit pas son nom. Mais cela reste un entre-soi.
Quand ce mépris, cette haine peut-être, s'affiche publiquement lors de cérémonies, cela devient gênant et pas que pour les oppositions. Pour la place de la démocratie et de la citoyenneté dans notre ville également. A fortiori devant la jeunesse, les citoyens et les citoyennes de demain. Quel exemple leur est-il donné ?
Les mots ont un poids. Les idées, une force. Dans le climat que nous connaissons depuis plusieurs années de rejet des autes, de haine, de passages à l'acte, nous ferions mieux de porter nos combats et nos énergies à faire vivre la démocratie et la citoyenneté plutôt que de vouloir l'écraser par des injures.


Le 24/12/2002

 

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