Le
débat sur l'utilisation de machines à voter électroniques
est loin d'être clos dans les Hauts-de-Seine. A Issy-les-Moulineaux,
le sujet était au centre du dernier conseil municipal qui s'est
déroulé jeudi soir.
Après les cafouillages qui se sont produits aux dernières
élections présidentielles et législatives, la majorité
municipale a décidé de renoncer à l'achat de ces
machines.
En fait, la délibération soumise au conseil concernait l'approbation
du protocole de résiliation du marché d'acquisition de soixante
machines à voter auprès de la société Damatique
pour un montant de 277 384 euros .
« Nous avons signé un marché en février
dernier, rappelle Isabelle Estrade-François, maire adjointe déléguée
au patrimoine et aux marchés publics. La société
Damatique que nous avons choisie, suite à un appel d'offres, nous
a
proposé plusieurs modèles qu'elle déclarait conformes.
Or il s'est avéré que la société avait fait
une fausse déclaration ; elle n'avait pas l'agrément du
ministère de l'Intérieur. »
A quelques jours des présidentielles, la mauvaise nouvelle avait
quelque peu semé la zizanie en ville. Mais malgré la mise
à disposition gratuite par Damatique d'un modèle plus conforme
pour assurer le bon déroulement des dernières élections,
la municipalité a estimé que les machines n'étaient
toujours pas adaptées et a donc renoncé in fine à
les acquérir.
Les élus d'opposition Verts, PC et PS, farouchement opposés
depuis l'origine au vote électronique, et qui ont multiplié
leurs actions de contestation pour essayer de l'annuler, buvaient du petit-lait
jeudi soir : « Tout ça pour
ça, lâche Lysiane Alezard, conseillère municipale
PC. Quel gâchis pour un instrument qu'on nous présentait
comme le summum de la démocratie et de la transparence. Quand on
pense aux fausses dénégations qu'on nous a faites, on est
face à une situation grave et j'aimerais qu'on profite de cette
situation pour se poser les vraies questions. » Et d'ajouter
: « J'aimerais savoir ce que la municipalité compte faire
pour les prochaines élections. Je n'aimerais pas être de
nouveau mise devant le fait accompli. »
Des remarques qui n'ont pas été appréciées
par le président de séance, Paul Subrini, ni par le rapporteur,
Isabelle Estrade-François : « Il fallait trouver une
solution la moins pénalisante pour les électeurs alors qu'il
était
trop tard pour revenir au vote papier, souligne cette dernière.
La société Damatique a accepté de nous prêter
des machines avec agrément. Elle continue par ailleurs la procédure
d'agrément auprès du ministère pour les autres ;
mais nous n'avons pas à garder ces machines. » Et de
préciser : « Quant à l'avenir, personne n'a interdit
le vote électronique. La ville va sûrement continuer par
la location pour éviter les problèmes avec des machines
modernes. »
Marisa
Faion
Le Parisien 06/10/07
|