Mémoire isséenne et communiste


 

 

Le parti communiste a été fondé en 1920.
Depuis sa création, une vie militante communiste a vu le jour à Issy-les-Moulineaux et perdure encore aujourd'hui.
Depuis plus d'un siècle maintenant, des hommes et des femmes militent pour la justice sociale et la paix.
Leurs histoires sont intimement liées à la ville et parfois même à l'histoire de la France. Militants, élus municipaux, résistants, héros ou martyrs de la Seconde guerre mondiale.
Ccette rubrique retrace le parcours de communistes isséens afin de préserver cette mémoire collective.

 

Victor CRESSON


Issy les Moulineaux 1938
"Collecte pour l'Espagne au marché des Petits Ménages
(Corentin Celton aujourd'hui) avec la participation de notre maire Victor Cresson"

Victor Cresson est né le 14 janvier 1884 à Gentelles dans la Somme. Il était fils d’ouvriers bonnetiers, élevé dans une famille nombreuse et pauvre, Victor Cresson obtint le certificat d’études à onze ans puis continua ses études pendant deux ans. Il entra en apprentissage à partir de 1898 comme ajusteur-outilleur.
Syndicaliste, il participa à la grève de cheminots de 1910 à Longueau puis vint à Paris et travailla dans plusieurs entreprises dont Renault, Citroën, Salmson.
Il manifesta contre la guerre pendant les années qui précèdent le premier conflit mondial. Exempté de service militaire, il fut cependant pris dans le service armé au début de la Première Guerre mondiale et très vite mobilisé en usine où il milita comme syndicaliste.
Il participa aux mouvements contre la guerre en 1916, 1917 et 1918 à Paris et fut délégué d’usine chez Salmson. Membre du Parti socialiste en juillet 1920 à Longueau c’est à cette période qu’il dit son accord « avec les 21 conditions ayant condamné depuis longtemps la IIe Internationale et son aboutissement 1914-1918 ».
Il rejoignit le Parti communiste après le congrès de Tours et milita à Longueau jusqu’en 1923. La crise économique l’avait en effet éloigné de Paris pendant trois ans.
Installé à Clamart, il appartint à la cellule d’usine Gaudro aviation à Issy-les-Moulineaux. Son activité toucha les villes de Clamart et d’Issy. Il siégea au comité de rayon de Malakoff puis au comité régional Paris-Sud. Sa compagne, Marie Pasquier (non mariés), blanchisseuse, était membre du Parti communiste depuis 1925.
Installé comme blanchisseur à son compte à Issy-les-Moulineaux, il prit la tête de la liste communiste lors des élections municipales du 5 mai 1935. Au second tour, le 12 mai, socialistes et communistes formèrent une liste « Antifasciste » composée de vingt communistes, huit socialistes et deux radicaux tendance Pelletan. Ils conquirent la municipalité avec 3 853 voix contre 3 714 à la liste du PUP et 513 à la liste des « anciens combattants ».

L’assemblée municipale désigna Victor Cresson à la première magistrature municipale et cinq communistes (Fernand Maillet, Pierre Vieillard, Eugène Duffault, Alfred Repiquet et Albert Crudenaire) aux fonctions d’adjoints.
Victor Cresson ne désavoua pas le Pacte germano-soviétique et fut suspendu en octobre 1940, puis déchu de son mandat avec dix-neuf de ses conseillers le 9 février 1940.
Malgré la dissolution du Parti communiste, il poursuivit clandestinement son activité militante.
La police le considérait comme « un des responsables de la distribution des tracts communistes édités depuis la guerre ». Victor Cresson fut envoyé en séjour surveillé le 19 décembre 1939. Replié en zone libre, il s’évada et regagna son domicile en septembre 1940. Un rapport préfectoral signale que le 24 février 1940 les autorités se sont rendus à son domicile, 33 avenue de Verdun, pour lui signifier sa déchéance de son mandat ; « Madame Cresson » (en fait Madame Laurent) refusa de signer. Victor Cresson reprit son activité clandestine mais fut arrêté et condamné le 18 novembre 1940, par la 12e chambre correctionnelle, pour infraction au décret du 26 septembre 1939 portant dissolution des organisations communistes.
Victor Cresson connut à nouveau le séjour surveillé à partir du 11 avril 1941. Il était au camp de Châteaubriant (Loire-Inférieure) en mai 1941 et en 1942.

Victor Cresson a été déporté depuis Compiègne vers Mauthausen par le convoi du 25 octobre 1943. Il y est indiqué comme décédé le 12 février 1944 mais il est officiellement mort le 15 février 1944 au JO1988p01442-01445.
Victor Cresson est homologué (GR 16 P 150436) au titre de la Résistance intérieure française (RIF) comme appartenant à l’un des mouvements de Résistance dont les services justifient une pension militaire pour ses ayants-droit.

Il s’était marié le 6 mars 1941 à Paris XIVe arr. Sa femme Nina Cresson née Laurent, employée de bureau, fut élue conseillère municipale d’Issy-les-Moulineaux en 1945 avec l’étiquette « indépendante ». Réélue en 1947, elle démissionna en novembre de la même année. Elle mourut le 30 mars 1962 à Issy-les-Moulineaux.


Source : fiche biographique du dictionnaire social Le Maitron, dernière modification le 14 avril 2019

 

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