Mémoire isséenne et communiste


 

 

Le parti communiste a été fondé en 1920. Depuis sa création, une vie militante communiste a vu le jour à Issy-les-Moulineaux et perdure encore aujourd'hui.
Depuis plus d'un siècle maintenant, des hommes et des femmes militent pour la justice sociale et la paix.
Leurs histoires sont intimement liées à la ville et parfois même à l'histoire de la France. Militants, élus municipaux, résistants, héros ou martyrs de la Seconde guerre mondiale, cette rubrique retrace le parcours de communistes isséens afin de préserver cette mémoire collective.

POLI Pietro*


Pietro Poli est né le 30 mars 1898 à Castiglion dei Pepoli, ville métropolitaine de Bologna en Italie. Il est mort en action le 25 août 1944 à Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts–de–Seine) ; ouvrier cimentier ; résistant FFI.

De nationalité italienne, Pietro Poli était le fils de Giuseppe Poli et de Caterina Guerini. Il s’est marié avec Maria Giannerini, et était père de trois enfants.

Il vécût au 46 bis, allée de la Seine à Issy-les-Moulineaux qui fut rebaptisée depuis rue Pierre Poli.

Pietro Poli a dû arriver en France après 1926, date à laquelle le Ministère de l’Intérieur italien lui a octroyé un passeport régulier pour la France, mais il avait déjà fait des séjours clandestins de courte durée en France au début des années 20.
En février 1937, les services de censure postale du régime italien interceptent une de ses lettres adressées à son frère Lorenzo en Italie. Il y évoque la guerre d’Espagne, y conteste la version officielle de la propagande du gouvernement fasciste quant aux enjeux de la guerre et prend fait et cause pour les républicains, étiquetés « subversifs » par les autorités italiennes.

À cette occasion, les autorités italiennes relèvent aussi qu’un des cousins de Pietro Poli, Giuseppe Poli, socialiste, fils de Francesco, également résident à Issy-les-Moulineaux depuis 1930 s’était engagé dans le camp républicain de la guerre d’Espagne, où il trouvera la mort au combat le 19 novembre1936 à Casa de Campo (Madrid).
Depuis, Pietro Poli fut l’objet d’un suivi par les espions travaillant pour le consulat italien de Paris. C’est ce qu’il apparaît d’un échange de lettres entre le consul général d’Italie, la préfecture de Bologne et le Ministère de l’Intérieur romain, datée de juillet 1938 à l’occasion d’un voyage en Italie de la femme de Pietro.
Pietro Poli est étiqueté comme communiste mais n’est pas politiquement actif.

Il participe aux combats pour la libération de la banlieue sud de Paris en août 1944. Sa présence dans les listes des FFI d’Issy-les-Moulineaux est validée à titre posthume pour la période allant du 18 (du 15 selon un autre document) au 25 août 1944.

C’est ce jour là qu’il fut tué par une balle allemande, boulevard Jean Jaurès à Boulogne Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine).
Dans l’acte de décès délivré par la Mairie d’Issy-les-Moulineaux en date du 10 mai 1947 figure la mention « Mort pour la France ». Son nom figure sur le monument aux morts d’Issy-les-Moulineaux et une rue porte son nom.

* dans tous les documents, tant français que italiens, y compris le Monument aux morts, c’est sous ce prénom qu’il est mentionné ; ce n’est que dans l’intitulé de la rue qui lui est consacrée que son prénom a été francisé

Source : https://maitron.fr/spip.php?article240268, notice POLI Pietro (ou, plus rarement, Pierre) par Antonio Bechelloni, version mise en ligne le 29 avril 2021, dernière modification le 29 avril 2021.

 

 

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