«
À Malakoff, on se bat
depuis trente-cinq ans »
Catherine Margaté, maire de Malakoff, s’inquiète
du désengagement de l’État pour financer la couverture
entre la porte de Brancion et la porte de Vanves. La commune n’en
revendique pas moins son prolongement jusqu’à la porte de
Châtillon.
Le boulevard périphérique est dénivelé au
niveau de la porte de Vanves. Est-ce que ça signifie qu’une
couverture était projetée dès le début ?
Catherine Margaté. À ma connaissance, non.
Mais la revendication par la ville de Malakoff d’une couverture
date de longtemps. On se bat depuis trente-cinq ans. Les anciens Malakoffiots
se souviennent d’une marche mémorable sur le boulevard à
l’initiative de mon prédécesseur, Léo Figuères.
Mais il n’y a jamais eu de projet concret, jusqu’à
l’inscription au contrat de plan État-région 2000-2006
de la couverture entre la porte de Brancion et la porte de Vanves, soit
un peu plus de 250 mètres. Cinq mille habitants de la commune vivent
à quelques mètres de la voie et ils constatent une nouvelle
fois les retards. Le secteur est classé parmi les points noirs
du bruit en Île-de-France. Le commissaire enquêteur chargé
de l’enquête d’utilité publique qui a eu lieu
l’an dernier a reçu plus de cent cinquante avis d’habitants
de Malakoff, plus que dans les 14 et 15e arrondissements parisiens concernés
par l’enquête.
Pourquoi ce retard ?
Catherine Margaté. L’État ne tient
pas ses engagements. Il devait financer à la hauteur de 40 % les
55 millions d’euros de la première partie, entre la porte
de Brancion et la porte de Vanves. Précisons que nous défendons
depuis le début une couverture jusqu’à la porte de
Châtillon. Pour accélérer l’avancée du
projet, le maire de Paris a proposé, en décembre dernier,
que l’État procède à un « décroisement
» du financement des opérations « Vanves » et
« Ternes-Champerret ». Paris et la région s’engagent
à financer la moitié de l’opération «
Vanves » et, en contrepartie, le solde de la participation de l’État
serait à reporter sur l’opération « Ternes-Champerret
». Si l’État accepte la proposition, les travaux jusqu’à
la porte de Vanves pourraient être terminés en novembre 2007.
À notre connaissance, le ministère de l’Équipement
et des Transports n’a pas répondu. Mais c’est un bon
signe, les travaux préliminaires ont débuté sur la
chaussée du périphérique.
La Ville de Paris a-t-elle fait le choix prioritaire de la couverture
porte des Lilas ?
Catherine Margaté. Ce n’est pas à
nous de définir les priorités de la Ville de Paris. Les
deux projets « Lilas » et « Vanves » étaient
placés sur le même plan dans le contrat de plan. Le problème,
c’est que l’État ne tient pas ses engagements. La Ville
de Paris a pour sa part engagé une « étude d’insertion
urbaine du boulevard périphérique », qui devrait déterminer
en septembre prochain une dizaine de sites pour lesquels une intervention
est jugée nécessaire et définir cinq sites prioritaires
pour les vingt prochaines années. Nous demandons que soit impérativement
retenu dans les dix sites le tronçon allant de la porte de Brancion
à la porte de Châtillon.
La ville et le département des Hauts-de-Seine peuvent-ils
s’engager financièrement ?
Catherine Margaté. Le projet est trop lourd pour
nos communes. Quant au département des Hauts-de-Seine, il pourrait
éventuellement intervenir, mais seulement dans le cadre d’un
avenant à un contrat de plan État-région. C’est
ce qu’il a fait pour le prolongement de la ligne de tramway T2 à
Issy-les-Moulineaux. Encore faut-il qu’il y ait un contrat de plan
et que la couverture y soit inscrite. Ça fait beaucoup de si...
Jacques
Moran
L’Humanité Article paru dans l'édition du 18 février
2006.
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