Cette délibération
est à mettre en regard de la délibération
40 qui apporte, elle, une justification à la contractualisation
avec une entreprise privée : « compte tenu des difficultés
de recrutement du personnel dans les crèches municipales,
la commune a souhaité, en 2005, que la gestion de la crèche
soit confiée au privé ».
Vous allez me dire
: les demandes de places en crèche sont très nombreuses,
nous n’arrivons pas à y répondre. Une telle
proposition ne peut donc pas se refuser. Mais la solution que
vous proposez est devenue la norme depuis l’ouverture de
nouvelles structures de petite enfance : elles sont toutes en
DSP ou privées. C’est cette logique, cette fuite
en avant que je refuse, ce choix unique de structures de la petite
enfance.
Vous n’explorez
aucune autre possibilité, dès lors que vous abandonnez
l’idée d’un service public national de la petite
enfance. C’est la CAF, donc nos deniers publics, qui financent
ces structures privées, au détriment de moyens supplémentaires
pour les crèches publiques. La CAF a désormais opté
pour une politique d’aide massive aux structures privées
de gardes d’enfants, avec un niveau de subventionnement
inédit. Or, c’est précisément cette
politique que remet en cause la Cour des comptes dans un rapport
tout récent. Elle note que la PAJE (prestation d’accueil
jeune enfant) s’est avérée plus coûteuse
que prévue » et que dans le même temps, il
n’y a pas eu de « politique cohérente pour
augmenter le nombre de places en crèches ».
J’ai pu moi-même
constater cette dérive en recherchant une baby-sitter :
la CAF prend en charge 90% du coût de la prestation dispensée
par une entreprise privée. Tant lieux pour moi, mais quel
manque à gagner pour les structures publiques !
Il s’agit donc
d’une politique à courte vue, mais visiblement d’un
marché juteux. J’ai vu sur le site de People and
Baby, dont je ne remets pas en cause la prestation puisque je
n’ai pas d’éléments d’appréciation,
que Monsieur le maire se faisait l’ardent défenseur
de la DSP et des crèches privées. Cela en dit long
sur sa conception du service public.
Je suggère,
pour terminer, dans le cadre des politiques d’action sociale
concertées avec le département, où vous avez
de proches représentants, que vous travailliez à
développer une véritable politique de la petite
enfance avec notamment, comme cela existe dans d’autres
départements la gestion d’une école de puéricultrices
et d’un centre de formation continue (avec y compris une
aide pour passer le concours qui fait souvent obstacle à
la formation).
Enfin, je suggère
qu’on puisse contribuer à mettre en place une forme
de conseil de crèches, lieu d’échange et de
concertation entre les parents, les élus locaux et les
professionnels de la petite enfance.
En
attendant, je voterai contre cette délibération.
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