L'immeuble du
nord de Paris occupé depuis lundi par une centaine de jeunes migrants
du Collectif des Tunisiens de Lampedusa à Paris, a été évacué par
la force mercredi en début d'après-midi
"Les
138 Tunisiens qui occupaient l'immeuble de l'avenue Simon Bolivar
à Paris ont été évacués avec une violence inouïe par les forces
de l'ordre", s'indigne le secrétaire national du PCF, Pierre
Laurent, dans un communiqué. "Comment ne pas être indigné de
la manière dont sont traités les Tunisiens en France lorsque ces
mêmes Tunisiens se sont soulevés contre le régime Ben Ali pour leur
liberté et leur dignité", ajoute-t-il.
Le
bâtiment était occupé depuis lundi matin par une centaine de jeunes
migrants tunisiens, pour la plupart passés par l'Italie, qui dormaient
depuis leur arrivée à Paris dans des jardins de la ville, notamment
au Parc de la Villette. "Nous agissons sur réquisition du propriétaire
des lieux (l'immeuble appartient à la Ville de Paris)", a indiqué
la préfecture de police de Paris. "Le maire socialiste de Paris,
Bertrand Delanoë, a reconnu que l"intervention policière s'était
faite à la demande de la ville de Paris. "Ce lieu est reconnu
comme dangereux et n'est nullement conçu pour servir d'hébergement",
dit-il dans un communiqué. Leur évacuation s'est terminée aux alentours
de 15H00 avec le départ de trois cars de Tunisiens. Une banderole,
estampillée "Ni police ni charité, un lieu pour s'organiser
- Les Tunisiens de Lampedusa à Paris", barrait toujours la
façade. Pendant l'évacuation, plusieurs dizaines de personnes soutenant
les migrants ont crié "Liberté! Liberté!", face à un cordon
de CRS protégeant l'accès à l'immeuble.
La
Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR)
a condamné dans un communiqué "l'attitude de ce gouvernement
qui, malgré des demandes répétées de prise en charge humaine de
la question des migrants tunisiens, ne sait utiliser que des solutions
répressives".
"Cette
décision couvre de honte ce gouvernement" et nuit à la réputation
de la France dans le Maghreb, assure dans un communiqué Jean-Luc
Mélenchon, co-président du Parti de gauche. L'union syndicale Solidaires
dénonce "l'abjecte politique du gouvernement qui bafoue la
liberté de circulation en pourchassant les Tunisiens."