mort de l'abbé Pierre

L'abbé Pierre n'est plus. Mais son combat en faveur des déshérités demeure. Car chacune de ses bruyantes interventions témoignait de la grandeur d'âme d'un homme dévoué au service de son prochain.
A l'heure où les inégalités ne cessent de croître, l'invitation de l'abbé Pierre à lutter est plus que jamais d'actualité. Une invitation par l'exemple à transformer notre capacité d'indignation en action positive.
Avec son « insurrection de la bonté » en faveur des sans-logis, durant l'hiver 54, l'abbé Pierre a rappelé le devoir de charité. Ou plutôt d'humanité, puisque le message universaliste de ce catholique résonne au-delà de son église.
Mais son humanisme n'aurait pas tant porté s'il ne s'était pas traduit dans le débat public, à l'image de l'intérêt récemment porté aux drames inhumains que vivent les plus démunis, par les médias, à l'occasion du regroupement de campements de tentes au coeur de nos villes.
C'est dire aussi si l'unanimité des hommages rendus à l'Abbé Pierre mériterait mieux que des mots, des actes !

Que dire en effet de l'engouement du gouvernement en période préélectorale pour le « droit au logement opposable » après n'avoir rien fait pour lutter concrètement contre la « fracture sociale ». Le gouvernement doit débloquer les moyens financiers que l`Etat devra mettre en oeuvre pour rendre effectif ce nouveau droit.
Et que dire de ces maires qui érigent l'Abbé Pierre en héros mais qui se refusent à respecter la loi républicaine qui impose 20 % de logements sociaux dans leur commune.

Pourtant, cette action de terrain témoignerait à sa manière de leur fidélité au message humaniste de l'Abbé Pierre.

Jean François Boyé
Conseiller municipal