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Républicain et Citoyen Monsieur le Président, Chers Collègues, Notre débat se situe dans
un cadre politique inédit, avec le renouvellement de notre
Assemblée en mars prochain. Nous sommes à l'heure de ces choix ! Notre groupe ne ménagera pas ses efforts pour que cette région reste à gauche. Pour ce faire, ce budget doit être bien ancré à gauche, répondre aux exigences légitimes des franciliens, apporter des réponses concrètes aux aspirations de nos concitoyens. Il ne peut s'agir, dans ces conditions,
de continuer simplement dans la voie que nous avons tracée
depuis près de 6 ans. Nous devons infléchir sensiblement
la politique à mener en Ile de France, et donner à
voir ce qu'il est nécessaire et possible d'entreprendre
pour les prochaines années. Depuis 18 mois, la politique de Messieurs Raffarin/Copé, accentue terriblement les inégalités entre territoires et entre populations. L'économie francilienne est marquée par une baisse des échanges extérieurs, une forte progression du chômage et un effritement de la consommation des ménages. Il est fort probable que le taux de chômage francilien dépassera le taux national, d'ici la fin de l'année. Avec la récession économique, c'est la régression sociale qui est en marche. De plus, faute d'une majorité
dans cette assemblée, nous n'avons pu aller aussi loin
que nous l'aurions voulu. J'ai notamment, en tête, la période
récente où les groupes UMP-UDF n'ont pas hésité
à mêler, ponctuellement, leurs voix à celles
du FN et du MNR pour rejeter des dossiers symboliques : Bien entendu, le groupe CRC propose de réinscrire ces objectifs pour le budget 2004. La Région se doit d'être
un lieu privilégié pour défendre le droit
pour tous à l'éducation, à la culture, à
l'emploi, à la santé, au logement, aux transports
Le projet de constitution
européenne s'inscrit
dans cette perspective, puisque l'on peut y lire que les services
publics ne sont qu'une dérogation à la libre concurrence,
la Banque Centrale Européenne imposant la primauté
des intérêts des marchés financiers. C'est la même logique ultra-libérale qui traverse chacun de ces projets. C'est une autre politique nationale
qu'il convient de mener ! En refusant d'honorer sa signature,
l'Etat bloque des projets du contrat de plan et contribue ainsi
à l'aggravation des conditions de vie des habitants de
notre région. En baissant de 9% le montant
des crédits qu'il alloue au logement social et en continuant
à spéculer sur des terrains lui appartenant, au
lieu de les réserver à la construction, le gouvernement
ignore la souffrance des dizaines de milliers de franciliens
en attente d'un logement. Les Régions ont précisément un rôle fort à jouer pour constituer l'élaboration d'une nouvelle cohérence nationale, ouverte à l'initiative citoyenne, aux élus de terrain et à toutes les coopérations nécessaires infra et inter régionales, européennes. C'est dans ce contexte qu'il
nous faut appréhender le débat d'orientation budgétaire. S'il est vrai que depuis 1998,
notre approche autour des dix priorités a été
volontaire et s'est traduite par des avancées significatives,
il est un peu trop court de dire que la volonté de l'exécutif
pour 2004 est de " porter des projets à maturité
". Si c'est là, la moindre des choses, comme vous
le dites : " cela ne suffit pas ". Le bilan de la majorité relative de gauche est positif et le groupe CRC y a pris une part active. Nous avons été
ainsi à l'initiative sur la gratuité des livres
scolaires et plus récemment sur la mise en uvre
du quotient familial dans les lycées ; sur la carte Imagine
'R dont nous avons fait voter l'extension de l'utilisation aux
grandes vacances scolaires ; sur l'instauration du chéquier
culture ; sur les actions du type " le droit aux vacances
pour tous " ou " la bourse solidarité vacances
". Mais le quotidien continue de frapper durement à notre porte ! La transformation sociale nécessaire réclame des signes plus forts en termes de démocratisation de l'institution, de réformes profondes et de projets novateurs et audacieux. Convient-il alors de donner des signes plus tangibles, de porter des mesures qui aient un sens de radicalité plus marqué ! Dans ce sens, nous en appelons à des engagements concrets et significatifs dans le budget. - Ainsi vis à vis de L'Agenda 21, outil essentiel pour fixer les modalités d'une démocratie participative digne de la première Région de France. Nous devons tout faire pour que les citoyens en soient, de bout en bout, les auteurs et les acteurs et de décider pour 2004 d'un plan de communication audacieux. - La Région subit le
ralentissement généralisé de la croissance
avec son cortège de plans sociaux. La conjoncture
mondiale, se fait plus ressentir en Ile de France, du fait de
notre singularité (hautes technologies, place financière,
présence de grands groupes très internationalisés
et très financiarisés
). Nous insistons plus particulièrement sur l'installation de la conférence financière qui permettra de mutualiser des fonds publics et privés disponibles en Ile de France et de les mobiliser pour l'emploi, la formation, l'investissement productif. - Apprendre, se former, travailler en Ile de France : voici un triptyque sur lequel nous travaillons depuis 6 ans et qui mérite de mobiliser toutes les forces vives de notre région, pour inverser la tendance de l'échec, des voies de garage, du chômage et de la précarité. En créant des lieux de ressource, de capitalisation et d'expérimentations en direction des demandeurs et des emplois précaires, nous souhaitons renforcer, en termes quantitatif et qualitatif, la politique ambitieuse qui doit être la nôtre pour aider à une insertion rapide et durable dans le monde du travail. Des " Cyber Emploi " à la définition d'une vraie politique régionale d'insertion, jusqu'à l'aide aux associations de demandeurs d'emplois, il faudra mieux investir ce terrain du social et de la solidarité. - En mettant au cur du développement de la Région, son potentiel de recherche, en renforçant les pôles émergeants et en participant à tous les projets sur les sciences du vivant, les sciences humaines et sociales, les techniques de pointes nous participons à l'ouverture de voies nouvelles, originales, structurantes pour maintenir, voire créer des activités aussi importantes que celles du médicament. Travaillons mieux les synergies entre les secteurs de la Recherche, des Universités et des Innovations Technologiques. - En matière d'éducation, nous voulons pour le lycée du 21éme siècle entendre les besoins exprimés par la communauté scolaire (EPS, conditions d'accueil ) en promouvant une conception nouvelle de l'établissement, de son fonctionnement et de la place de chacun des participants à cette organisation. - La qualité de vie des franciliens est également très liée à son environnement : Notre ambition de développer
une nouvelle écologie passe par une politique originale
qui s'attaque aux inégalités sociales, territoriales
et écologiques. - Parler déplacements, c'est mesurer l'ampleur de ce qu'il faut faire immédiatement et, en même temps, inverser les logiques porteuses d'inconvénients majeurs. C'est pour cela que nous nous positionnons pour le droit au déplacement en transports collectifs sur tout le territoire régional, quel que soit le lieu de résidence, avec une tarification accessible à tous. Cela implique une politique des transports mieux adaptée, plus équitable, en phase avec les attentes des salariés, les entreprises concernées, et les usagers dans toute leur diversité. Nous avançons deux
mesures phares sur lesquelles le budget 2004 doit, là
aussi, donner des signes
: S'engager dans ce processus nous
oblige à exiger : . De même, la création d'une autorité régionale du transport du fret, pour étudier, proposer et réaliser des projets modifiant la situation. - La canicule qui s'est abattue sur notre pays cet été, a révélé au grand jour l'état de dégradation de notre système sanitaire. A force de privilégier les critères financiers, au détriment de l'égalité d'accès aux soins, le service public sanitaire français est en crise. Depuis le plan Juppé, nous avons assisté à une succession de politique de restriction budgétaire, de suppression d'emplois, de structures de soins, de lits hospitaliers, de diminution des lieux d'accueil en urgence, de réduction du nombre de maternités et de quasi blocage des dotations de fonctionnement des établissements. En urgence, nous devons réfléchir aux filières sanitaires et sociales à développer, à la définition d'une vraie politique régionale de formation concernant l'ensemble du champ du sanitaire et social. - Alors même que le secteur de la Culture ne fait pas partie des compétences obligatoires de la collectivité régionale, le budget en 5 ans a été triplé. Conscients que la vie culturelle de notre pays s'est construite sur la vitalité et la diversité des équipes artistiques qui travaillent dans les théâtres nationaux, comme à l'échelon local et dans les quartiers, nous voulons agir, dans le sens d'un rapprochement des créateurs et de leurs publics, en donnant la priorité au développement du spectacle vivant. Pour cela, il faut aussi s'en donner les moyens. - Nous devons nous préoccuper rapidement de traiter de la problématique du logement social. La liste des demandeurs de logements s'accompagne des démolitions de logements sociaux sans prévoir de nouvelles constructions. La Région doit prendre des mesures à son niveau pour lutter contre la politique de spéculation de l'état par la vente du logement social locatif sans garantie concernant son entretien. En un mot nous affirmons le droit au logement pour tous : locatif ou accession. La région ne doit-elle pas inverser la tendance qui est la sienne de privilégier le logement en PLI. Le débat est ouvert. Monsieur le Président, Chers Collègues, A l'évidence, ces pistes
obligent, en partant des actions engagées, à mesurer et l'effort parcouru
et ce qu'il reste à parcourir, pour aller à un
budget qui soit le plus en phase avec les attentes du plus grand
nombre. Nos propositions n'ont pas d'autres sens que de permettre d'assumer pleinement nos responsabilités et de réussir dans l'intérêt du plus grand nombre. Bien sûr, nous serons attentifs, Monsieur le Président, à l'écoute que vous nous apporterez. Oui, si le bilan établi depuis 98 est un atout et le document d'orientation budgétaire une base, alors sachons être résolument plus audacieux pour faire que le budget 2004 exprime bien le courage et la volonté politique nécessaire qui doivent être les nôtres, pour être pleinement à la hauteur des défis immédiats et de ces prochaines années. Bien entendu, vous l'avez compris, notre vote lors du budget découlera des signes tangibles qui nous serons délivrés dans les prochaines semaines. Travaillons dans ce sens.
Nous y sommes prêts. |