Le
parti communiste a été fondé en 1920. Depuis
sa création, une vie militante communiste a vu le jour à
Issy-les-Moulineaux et perdure encore aujourd'hui.
Depuis plus d'un siècle maintenant, des hommes et des femmes
militent pour la justice sociale et la paix.
Leurs histoires sont intimement liées à la ville et
parfois même à l'histoire de la France. Militants,
élus municipaux, résistants, héros ou martyrs
de la Seconde guerre mondiale, cette rubrique retrace le parcours
de communistes isséens afin de préserver cette mémoire
collective.
KARAYAN HENRY
Henry
Karayan arriva en France en bas âge avec ses parents qui
s’installèrent à Décines dans la région
lyonnaise.
Son père, Guiragos
Karayan, était le secrétaire de la section décinoise
du HOK (Comité d’aide à l’Arménie).
À la suite des purges staliniennes, cette organisation dont
le centre se trouvait à Erevan, en RSS d’Arménie,
disparut. Les militants de sa branche française fondèrent
alors en 1938 l’Union populaire franco-arménienne.
À la suite d’une
entrevue avec Missak Manouchian, venu de Paris afin de promouvoir
la nouvelle organisation, le jeune Henry Karayan s’y investit
entièrement.
Incarcéré
à la prison de Lyon en mai 1940 puis interné au camp
de Loriol dans
la Drôme, Henry Karayan fut envoyé au camp du Vernet
dans l’Ariège à l’été 1940.
Il y retrouva son père et rencontra l’ancien Secrétaire
général du HOK en France, le Dr Haïg Kaldjian,
ainsi que Diran Vosguéritchian qui avait été
membre de la sous-section arménienne du Parti communiste
français après être passé par le PC égyptien
et avoir séjourné cinq ans en URSS. Il y fit également
la connaissance du communiste allemand Léo Kneler.
Au printemps 1941, Henry
Karayan, son père Guiragos et Diran Vosguéritchian
partirent travailler en Allemagne en vertu d’une disposition
autorisant le recrutement de main-d’œuvre parmi les internés
étrangers. Henry Karayan retrouva sur place Léo Kneler
qui l’initia au sabotage et tous deux gagnèrent Paris
au printemps 1942. Henry Karayan introduisit Léo Kneler auprès
des Arméniens de la MOI et l’un d’eux, Mihran
Mavian, lui obtint un certificat de baptême de l’Église
arménienne au nom de Lévon Basmadjian.
Henry
Karayan fut sélectionné en janvier 1943 par Missak
Manouchian qui avait la charge de recruter les FTP-MOI arméniens
à Paris.
Il prit part à six actions armées. Selon Holban, il
participa à l’attaque d’un camion allemand à
Vanves en juin 1943. Il avait, sous le pseudonyme de "Louis",
reçu le matricule 10308 et avait été rattaché
au 1er détachement.
À la suite de
l’arrestation de Missak Manouchian, le chef des FTP-MOI parisiens,
Henry Karayan parvint à échapper à la traque
de la BS2 en se cachant des mois durant au sein de familles arméniennes,
avant de fuir dans le Loiret et de trouver refuge dans la petite
communauté arménienne de Châlette-sur-Loing.
À la Libération, Henry Karayan
devint l’un des animateurs de la Jeunesse arménienne
de France (JAF), organisation prosoviétique issue
des rangs de la Résistance, officiellement fondée
à Paris le 14 juillet 1945.
Il s’installa à Issy-les-Moulineaux
où il se lia d’amitié avec Guy
Ducoloné, ancien résistant et déporté,
militant responsable à l’UJRF et futur élu des
Hauts-de-Seine, investi auprès de la communauté arménienne.
Joueur de football depuis
son enfance à Décines, Henry
Karayan anima également une union sportive arménienne
à Issy-les-Moulineaux où il tenait également
un commerce.
Arrivé à l’âge de la retraite, il se consacra
à transmettre la mémoire des FTP-MOI qu’il avait
côtoyés et fut régulièrement sollicité
dans les collèges et lycées pour livrer son témoignage,
à l’instar de son camarade de combat Arsène
Tchakarian.
Décédé le 2 novembre 2011 à Paris où
il vivait depuis de nombreuses années, il fut inhumé
à Issy-les-Moulineaux où selon ses volontés,
André Santini, le député maire de la ville,
prononça son éloge funèbre.
Source : https://maitron.fr/spip.php?article138144,
notice KARAYAN Henry et Henri (Haroutioun) par Astrig Atamian, version
mise en ligne le 5 septembre 2011, dernière modification
le 2 février 2018.
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